jeudi 14 octobre 2010

Chapitre 22, versets 24 à 30

Préoccupation hors-sujet

Bien qu’au bénéfice d’enseignements et d’une connaissance spirituelle capable de le faire entrer dans la compréhension même de la pensée et de la Personne de Dieu, le cœur humain ne change pas. Preuve en est par l’épisode relaté ici où, alors que Jésus se prépare à vivre, subir l’humiliation qui Le mènera à la croix, la seule question qui semble préoccuper les disciples est de savoir qui, parmi eux, peut être considéré comme le plus grand. Ce souci est d’autant plus étonnant que, quelques instants auparavant, les disciples s’interrogeaient et s’observaient pour discerner qui, parmi eux, pouvaient bien être le traître qui allait livrer le Maître à Ses juges. Le cœur humain n’est pas à une contradiction près. Il est si peu fiable que, d’une phrase à l’autre, il peut faire preuve de deux attitudes totalement contraires, sans que cela ne le gêne le moins du monde. Sans le Saint-Esprit, le cœur de l’homme, dit l’Ecriture, est tortueux et incurable : Jér 17,9. Ce n’est que sous Sa direction que notre vie peut réellement trouver unité et cohérence.

Puisque telle est la préoccupation des disciples, Jésus, au lieu de condamner, va y répondre. Il y a deux manières d’agir face à des préoccupations déplacées dans la vie des enfants de Dieu : soit les rabrouer, ce qui ne sert à rien, soit rebondir en convertissant leur mauvais sujet de réflexion en leçon bénéfique pour l’avenir. Il arrivera que Jésus rabroue, mais Il fera toujours suivre le reproche d’un enseignement didactique utile. Apprenons de Lui !

L’objet de discussion des disciples portant sur la grandeur, Jésus profite de l’occasion qui Lui est donnée pour faire part de Sa compréhension de cette notion : une compréhension à l’opposé de celle de ce que le monde entend sous ce nom. S’il y a bien quelqu’un qui soit apte à parler du sujet, c’est Jésus. Car qui, parmi les disciples, peut se vanter d’avoir la même origine, la même dignité, les mêmes pouvoirs que Lui ? De loin, en tous points, Jésus est Celui qui les surpasse. Pourtant, faisant référence à la grandeur, ce n’est sur aucun de ces points que Jésus s’appuiera pour en donner la définition. La véritable grandeur n’est pas celle qui consiste à montrer de quoi nous sommes capables pour nous élever, mais pour nous abaisser en vue du service ! Contrairement à la façon dont les grands de ce monde l’envisagent, la véritable grandeur ne se voit pas dans le fait d’être servi par les autres, mais dans la capacité de les servir ! Elle n’est pas dans la mesure de l’autorité et du pouvoir dont on fait preuve, mais dans les actes et les œuvres que l’amour qui nous inspire est capable d’engendrer en nous ! Si les disciples veulent se mesurer les uns aux autres, ce n’est pas vers le haut, mais vers le bas qu’ils doivent regarder. Le plus grand parmi eux est celui qui est capable de faire preuve de la plus grande humilité : non pas une humilité feinte, mais de celle issue d’une juste connaissance de soi alliée à une expérience de la grâce qui voit dans le service envers autrui une formidable opportunité de pratiquer l’amour en réponse à l’amour gratuit reçu de Dieu. Est grand celui qui, aimé de Dieu, répond, en servant autrui par amour ! 
Les disciples étant préoccupés du poids de gloire personnelle qui repose sur chacun, Jésus va aussi y répondre. Déjà, dans le passé, Jésus avait abordé ce sujet : Luc 18,28-30, leur laissant entendre qu’ils n’avaient pas à s’en soucier, Dieu ne pouvant être ingrat envers ceux qui auront démontré par leurs actes leur attachement à Sa Personne. Il le confirme ici de nouveau. Que les disciples ne s’inquiètent pas de la gloire qui leur est réservée ! Elle sera la même pour tous ! Ils seront ensemble, assis à la même table que Lui, dans Son royaume. Avec Lui, ils seront assis sur des trônes pour être juges des douze tribus d’Israël !

Avec le premier sur la question de la grandeur, il nous faut nous aussi entendre cet enseignement sur la gloire. Car, trop souvent, celle-ci habite la pensée des serviteurs de Dieu qui, comme les disciples, se lancent dans un jeu de comparaison et de compétition nuisible. Dieu ne regarde ni à la puissance d’influence que nous avons, ni à la popularité de notre ministère pour en juger la valeur. Ce qu’Il attend de nous est que nous soyons fidèles dans les occasions de services qu’Il met devant nous ! Pour le reste, c’est à Lui seul que les décisions honorifiques à notre encontre reviennent. Que ce soit les préoccupations qui sont celles de Dieu pour nous qui nous habitent, et non celles hors-sujet, liées à la flatterie de notre égo.

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