mercredi 30 juin 2010

Chapitre 14, versets 1 à 6

Guérison un jour de sabbat

Reproduction presque à l’identique d’un fait rapporté précédemment : Luc 13,10 à 17, la scène que nous relate ici Luc est intéressante pour les détails par lesquels elle diffère de la précédente :

1ère différence : le lieu dans lequel se situe les deux scènes

Alors que Jésus, dans la première scène, se trouvait dans la synagogue, il se trouve ici dans un lieu privé : la maison d’un chef des pharisiens qui L’a invité. La question pouvait se poser : placé dans une même situation, Jésus allait-il adopter en privé la même ligne de conduite qu’Il a tenu en public ? La réponse est ici donnée : oui ! Preuve qu’Il est bien ce qu’Il dit être, il apparaît que jamais une seule fois Jésus ne manquera de cohérence entre ce qu’Il dicte aux autres comme ligne de conduite à suivre et ce qu’Il pratique Lui-même dans le cadre de la vie privée. Le Jésus privé se comporte de la même manière que le Jésus public. Mieux encore, pourrait-on dire : ce que Jésus fait dans le cadre privé est à la fois le fondement et la démonstration de ce qu’Il enseigne dans le public.

Face à l’unité dont fait preuve Jésus, posons-nous la question : notre vie dans le cadre privé démontre-t-elle les principes que nous énonçons en public ? L’autorité de nos paroles et de notre enseignement public est-elle soutenue par la démonstration de nos actes dans le cadre privé ? Que Dieu, par Son Esprit, agisse en nous afin que, au mieux, la dichotomie pouvant exister entre les deux sphères soit réduite au minimum dans nos vies !

Remarquons ici en passant que, quoique sachant d’avance qu’Il se rendait dans un lieu piégé, où Son comportement allait être examiné à la loupe, Jésus ne refusera pas l’invitation qui Lui a été faite. Par Sa présence ici, Jésus témoigne que celui dont la pratique est conforme ce qu’il enseigne n’a rien à craindre de la part de ses détracteurs. Seuls ceux qui vivent dans la contradiction ont à craindre la confrontation. La vérité, quant à elle, ressort toujours tête haute de ce type de combat.

2ème différence : le temps de l’action

Alors que dans la synagogue, Jésus avait guéri, puis expliqué, face à l’indignation du chef du lieu, la raison de Son acte, Il prend ici, par prévenance et par respect pour Son hôte, les devants en lui demandant, ainsi qu’à tous ceux qui sont avec lui, s’il voit dans la loi quelque interdit majeur au fait de faire du bien à quelqu’un un jour de sabbat. N’ayant en face de Lui qu’un silence pesant, signe que les pharisiens n’ont pas su trouver de parade à l’argument employé par Jésus dans la synagogue, et ici répété, Jésus, conforté par leur mutisme, rééditera l’acte.

Notons ici le tact et la diplomatie avec lesquels agit Jésus ! Ils confirment Sa volonté d’être, d’une part, égal à Lui-même en toutes circonstances, sans jamais, d’autre part, verser dans la provocation. Que Dieu nous donne d’être animé du même esprit de sagesse, de maîtrise de soi et de déférence dont Il fit preuve face à Ses adversaires.

mardi 29 juin 2010

Chapitre 13, versets 34 et 35

Lamentation de Jésus sur Jérusalem

Evoquant Jérusalem, Jésus ne peut s’empêcher d’exprimer publiquement la tristesse qui L’étreint au sujet de la capitale juive, objet de la part de Dieu de tant d’attentions et de prophéties. Embrassant l’histoire de la ville sainte dans sa globalité, c’est en trois temps que Jésus déclinera les causes de la tristesse qu’Il ressent, reflet de celle de Son Père :

1er temps : le passé

Jérusalem, dans le passé, s’est montré comme la ville rebelle, hostile à Dieu, hostilité qu’elle a démontré en mettant systématiquement à mort tous ceux que, dans Son amour, Dieu envoyait vers elle pour l’exhorter à revenir à Lui. Après avoir tué les envoyés de Dieu, Jérusalem mettra le comble à son crime en mettant à mort Son Fils, aboutissement logique d’une seule et même conduite séculaire : cf Mat 21,33 à 41.

2ème temps : le présent

Pour le présent, Jésus souligne la souffrance qui est celle de Dieu, auquel Il n’hésite pas de s’identifier, face à la stérilité des efforts déployés pour placer ses habitants sous sa protection, comme une poule le ferait avec ses poussins face à un danger imminent. Jésus le souligne : l’échec de Dieu, dans Ses desseins pour Jérusalem ne tient qu’à une seule chose : la mauvaise volonté de ses habitants.

Bien que plein de grâce et de patience envers les hommes, Jésus souligne que Dieu, malgré toute la puissance qu’Il possède, n’a pas le pouvoir de contraindre quelqu’un à se soumettre à Ses vues pour lui, s’il le refuse. Ce n’est qu’à nous-mêmes que nous devons nous en prendre si les grands desseins de Dieu pour nous, pleins de paix, de sécurité et d’espérance, avortent.

3ème temps : le futur

Pour le futur, l’échec de Dieu va se traduire par la ruine et l’abandon complets de la capitale juive. Il ne faudra pas plus d’une génération pour que la prophétie de Jésus sur Jérusalem se réalise par Titus, l’empereur romain. Toutefois, parce que le dessein de Dieu, bien que maintes fois ajourné, ne peut complètement échoué, Jésus laisse entrevoir, par une petite ouverture, par quelle issue se produira le salut final de la ville. Comme pour chacun de nous, le salut de Jérusalem est lié à un seul moment : celui où, du fond de sa misère, elle se mettra à crier à Dieu en accueillant celui qu’Il lui a envoyé dans ce but : Jésus.

Béni soit Dieu pour ce moment où j’ai reçu dans ma vie le Christ pour ce qu’Il est : l’envoyé de Dieu !

lundi 28 juin 2010

Chapitre 13, versets 31 à 33

Jésus menacé par Hérode

Curieusement, c’est par des pharisiens qui, pourtant, ne portent pas spécialement Jésus dans leurs cœurs, que Celui-ci est averti de la volonté d’Hérode de Le chercher pour Le tuer. La question se pose donc de savoir d’où vient la soudaine attention salvatrice de ces hommes à l’égard de Jésus. Deux réponses paraissent possibles :

- la 1ère, la plus heureuse, serait que, au travers des multiples confrontations que les pharisiens ont eu avec Jésus, plusieurs d’entre eux, tel Nicodème, aient appris à apprécier ce jeune Rabbi qui, ils devaient le reconnaître, faisaient preuve d’une droiture et d’une autorité peu communes. Il y a toujours danger, lorsqu’on juge une catégorie de personnes, à globaliser l’opinion que l’on a de celles-ci. Bien des exemples dans la Parole de Dieu montrent l’inexactitude d’une telle opération : cf 1 Rois 19,14.18.

- la seconde, fort probable aussi, est que l’animosité dont faisait preuve Hérode à l’égard de Jésus, était un bon prétexte à utiliser pour L’obliger à s’éloigner de Jérusalem. Ce que les pharisiens avaient à cœur dans ce cas ne serait pas le salut de Jésus, mais le leur. Si, plus tard, Hérode et les pharisiens s’uniront finalement pour éliminer Jésus, nous ne sommes pas encore ici dans cette phase. Les futurs alliés ne s’apprécient pas. Les pharisiens ont donc tout à craindre de la venue de Jésus dans la capitale juive, le pouvoir en place se saisissant souvent de toutes les occasions pour exercer sa répression contre la population juive si facilement agitée.

Quelles que soient les intentions des uns et des autres, Jésus ne se laissera ni intimider, ni détourner de sa mission. Jésus le sait et le sent : Sa mission tire à sa fin et Ses jours sont comptés. Il n’est pas question pour autant de reculer. Se devant de suivre la voie des anciens prophètes, Il ira donc à Jérusalem, même si c’est la mort qui L’attend au bout du chemin. Il sera suivi en cela, quelques années plus tard, par un autre homme qui, devenu Son disciple et inspiré par Son exemple, soumettra son destin à la même logique : l’apôtre Paul : Actes 21,10 à 14.

samedi 26 juin 2010

Chapitre 13, versets 22 à 30

Qui sera sauvé ?

Sans doute soucieux de son sort éternel, et interpellé en même temps par les exigences de qualité prônées par Jésus pour entrer dans le Royaume de Dieu, un anonyme demanda à Jésus si, finalement, beaucoup ou peu de monde serait sauvé. Comme il le fera en d’autres occasions, Jésus n’apportera pas la réponde attendue à la question posée. De la quantité, terme qui est au centre de la question posée, Jésus déplacera la réflexion une nouvelle fois vers la qualité, domaine qui relève du choix de chacun. La bonne question à se poser, suggère Jésus, n’est pas de savoir qui sera sauvé, mais plutôt de s’interroger si, pour nous mêmes, nous sommes prêts à payer le prix des exigences requises par Dieu pour entrer dans Son Royaume.

Savoir si peu ou beaucoup de monde sera sauvé s’avère donc à la base être un faux débat. Partir sur cette ligne, c’est clairement, selon Jésus, engager sa réflexion dans une fausse direction. En effet, une réflexion comptable dans ce domaine est inévitablement liée à la notion de valeur, de mérite ou de performance. Or, la question du salut ne saurait se réfléchir en ces termes, mais en ceux d’obéissance à Dieu, de repentance ou de volonté de séparation du péché. Jésus le dit clairement ici. Entrer dans le salut, c’est passer par une porte ouverte à chacun, mais une porte étroite qui nécessite que celui qui la franchit se débarrasse de ce qui encombre inutilement sa vie et qui ne saurait avoir cours dans le Royaume.

Un autre aspect de cette exigence liée au choix et à la responsabilité de chacun est ici encore souligné par Jésus. Beaucoup parmi Ses auditeurs auraient pu croire que, parce qu’ils étaient des descendants d’Abraham, ou qu’ils avaient côtoyé Jésus, mangé avec Lui, écouté sa Parole ou été avec Lui dans la rue, le salut leur serait facilement octroyé. Jésus les détrompe. Tous ces privilèges dont ils étaient l’objet étaient certes des cadeaux de la grâce de Dieu pour eux. Mais aucun de ces cadeaux ne les dispensait de la nécessité du choix personnel de l’obéissance et de la repentance. Au contraire, dit Jésus, non seulement ils aggravent dans le présent la responsabilité de ceux qui en ont été l’objet, mais dans le futur le poids du remords de ceux qui, parmi eux, seront réprouvés.

Que faut-il pour entrer dans le Royaume de Dieu ? Pour faire court, nous pourrions résumer ce que Jésus dit en deux points : une foi de la même nature que celle d’Abraham, Isaac et Jacob (une foi qui a pour fruit l’obéissance), une nature compatible avec celle que possèdent les élus de Dieu. Or, cette nature ne peut nous être donnée que par Christ. Sans Lui dans nos vies, nous ne pouvons, quelles que soient les qualités dont nous pensons être dotés, qu’être rejeté hors du Royaume, tels des inconnus et des étrangers indésirables.

Que Dieu nous donne, non seulement, d’entrer par la porte étroite, mais de marcher sur le chemin étroit qui lui succède : Mat 7,13-14.

vendredi 25 juin 2010

Chapitre 13, versets 18 à 21

Paraboles sur le royaume de Dieu

Sans lien apparent, Luc fait suivre l’altercation que Jésus a eu avec les chefs juifs de la synagogue où Il se trouvait par deux paraboles sur l’état présent du Royaume de Dieu. La même vérité ressort des deux comparaisons utilisées ici par Jésus. Cette vérité est que, dans son état actuel, le Royaume de Dieu n’est pas fait d’une réalité homogène. Il est toujours quelque part fait d’un mélange entre, pourrait-on dire de manière générale, le bien et le mal, des éléments qui viennent de Dieu et des corps étrangers. Bien que ressemblantes, les deux paraboles se distinguent cependant par le trait particulier, qu’à travers chacune, le Seigneur veut mettre en relief au sujet du devenir de ce Royaume

1. La parabole de la graine de moutarde

La première parabole de Jésus met l’accent sur la croissance, le développement extérieur que va connaître le Royaume de Dieu. De graine minuscule au départ, le royaume de Dieu va s’étendre sur le monde entier, tels les anciens empires dont les prophètes parlaient en utilisant la même image : Ezéchiel 17,23 ; 31,6 ; Dan 4,9.18. Si l’on peut se réjouir de l’annonce prophétique de Jésus quant au développement mondial futur du Royaume de Dieu, cette vérité a un revers. Profitant de la grandeur de l’arbre issu de la graine, de nombreux oiseaux du ciel, alias des puissances étrangères, débarqueront d’on ne sait où, pour venir tranquillement y nicher et y prospérer. La vision prophétique de Jésus ne fut, hélas, que trop juste. Commencé dans la faiblesse et l’humilité, le christianisme va connaître un développement tel que, des siècles plus tard, ce ne sera plus l’arbre porteur qui sera visible, mais les intrus qui s’y seront logés : puissances humaines, croisades… Ce n’est pas pour rien qu’il a été dit que le pire ennemi du christianisme sera la chrétienté !

2. La parabole du levain

Si la première parabole mettait l’accent sur le développement du Royaume, la seconde porte sur ce qui s’y passe à l’intérieur. Là, le même constat, car l’un ne va pas sans l’autre, est fait. De la saine doctrine posée au départ (la farine), il n’y aura, dit Jésus, rien qui ne soit épargné par la pénétration insidieuse du levain : cf 1 Cor 5,6 à 8, introduit par la main perverse d’une femme (peut-être la prostituée de l’Apocalypse : Apoc 17,1 à 3). Tout, de la Personne du Christ, à la question du baptême, de la conception de l’Eglise, du sacerdoce, des prêtres, de l’au-delà, sera, un élément après l’autre, contaminé par la controverse, la caricature, la distorsion. Il n’est donc pas étonnant que, en Son temps, Jésus trouve déjà, au plus haut sommet de la hiérarchie religieuse du judaïsme des chefs, dont les attitudes et la pensée soient totalement étrangères à l’esprit de la loi qu’ils devaient incarner et enseigner. Le même avenir, annonce Jésus, attend le Royaume de Dieu qu’Il est venu inaugurer.

Que Dieu donne, à tous ceux qui ont reçu de Lui la charge d’être les modèles du troupeau et les enseignants de sa Parole, de se garder pur de tout mal !

jeudi 24 juin 2010

Chapitre 13, versets 10 à 17

Une compassion mal perçue :

Alors qu’Il enseignait dans une synagogue, Jésus eut « le malheur » d’oser libérer le jour du sabbat une femme atteinte d’une infirmité due à un lien occulte. La guérison provoqua la colère du chef de la synagogue qui, au lieu de s’en prendre directement à Jésus, rabroua la foule qui, en venant se faire guérir ce jour-là, profanait à ses yeux le sabbat. Jésus ne laissa pas dire ces choses sans réagir. Il rabroua à Son tour publiquement l’ensemble des chefs religieux en dénonçant leur hypocrisie mise en valeur par leur capacité, en ce jour de sabbat, de faire preuve davantage de compassion pour leurs ânes que pour des êtres humains.

Au-delà des faits, l’épisode de la guérison de la femme infirme le jour du sabbat met en lumière plusieurs vérités :

1. En guérissant cette femme ce jour-là, loin de Jésus l’idée de faire de la provocation. Contrairement à ce que prétend de manière implicite le chef de la synagogue, Jésus, en travaillant ce jour-là, ne viole pas la loi. Il ne fait qu’en appliquer le commandement le plus important qui est celui de l’amour et de la compassion que l’on se doit, selon la loi, de pratiquer en tout temps : Mat 22,37 à 40. Oui, le respect du sabbat est chose importante aux yeux de Dieu. Mais le respect de ce commandement ne saurait s’opposer et interdire la pratique du premier des commandements qu’est celui de l’amour qui, parce qu’il est le premier, donne le cadre de la pratique de tous les autres. Aussi celui qui pèche n’est-il pas celui qui viendrait à « travailler » le jour du sabbat, mais d’abord celui qui viendrait à manquer d’aimer son prochain, c’est-à-dire à ne pas faire pour lui en ce jour ce que l’on aimerait que l’on fasse pour soi dans les mêmes circonstances.

2. C’est un réflexe commun, lorsqu’on a quelque chose à dire de déplaisant à une personne qui nous en impose, de le lui faire savoir en prenant comme bouc émissaire ceux qui le suivent ou adhèrent à Ses façons d’agir ou de penser. Telle est la raison première, encore aujourd’hui, de la discrimination et des persécutions des chrétiens dans le monde : ils sont les paratonnerres de la colère du monde contre Christ qu’il est incapable de toucher. Nous ne devons ni nous étonner, ni nous attrister de ce fait : il est l’une des preuves du fait que l’on est Ses disciples : Mat 5,11-12 ; Jean 15,20.

3. Il n’est pas rare non plus que, dans les domaines où nous nous montrons le plus virulent contre la conduite des autres, un examen rapide de notre vie révèle que, pour d’autres raisons, nous nous conduisons exactement comme eux. C’est ce que Jésus met ici en valeur. En ce qui concerne l’amour, nul n’est besoin de s’examiner soi-même pour montrer à quel point, lorsqu’il s’agit de nous-mêmes ou de nos intérêts, nous n’hésitons pas à braver bien des interdits. Autant nous pouvons nous montrer timorés pour nous engager pour le bien des autres, autant nous sommes prêts à nous investir lorsqu’il s’agit du nôtre. La vraie compassion, montre ici Jésus, consiste à faire autant pour les autres que l’on aimerait que les autres fassent pour nous dans les mêmes situations. Quand bien même elle paraîtrait déplacée aux yeux des hommes, jamais cette compassion, quels que soient les moments ou les circonstances, ne saurait être perçue comme telle aux yeux de Dieu !

Que par Ta grâce, nous apprenions toujours davantage, comme Tu l’as fait, à vivre dans la liberté de l’amour !

mercredi 23 juin 2010

Chapitre 13, versets 6 à 9

La parabole du figuier stérile

Dans le but d’appuyer ce qu’Il vient de dire, Jésus illustre Ses propos par une parabole dans laquelle Il met en évidence la manière avec laquelle Ses contemporains doivent considérer la raison, jusqu’à ce jour, de leur survie en tant que nation. Car si ce que Jésus vient de dire est pour chacun de nous, c’est d’abord Israël et, par extension, tout peuple, toute nation qui a connu la Parole de Dieu qui, au premier chef, est concerné. La Bible, les prophètes le soulignent de long en large : plus une nation, plus un peuple est éclairé, plus Dieu est en droit de s’attendre à trouver en son sein des effets concrets de cette connaissance dont il a bénéficié. A contrario, si ces effets attendus ne se produisent pas, plus il est exposé au risque du jugement et de la colère.

Partant du point de vue de l’intérêt de Dieu, le seul qui vaille la peine d’être retenu, Jésus rappelle ici par cette parabole, de manière implicite, ce qui constitue notre seule raison d’être, comme celle d’Israël. Alors que, trop souvent, nous pensons avoir en nous-mêmes une quelconque valeur, Jésus nous dit que notre existence comme notre survie sur cette terre ne sont suspendues qu’à un seul intérêt : celui de Dieu de récolter parmi nous, un tant soit peu, quelque fruit de ce qu’Il a semé. Ce principe, mis en lumière ici par Jésus comme raison d’être unique et centrale de notre vie, n’est pas nouveau. A maintes reprises, il a constitué le cœur du message des prophètes appelant, dans le passé, Israël à la repentance : Esaïe 5,1 à 7. La même vérité, le même principe concerne l’Eglise, et tous ceux qui, en son sein, se vantent d’être à Christ : Jean 15,1 à 8. Que nous portions du fruit pour Dieu est et reste le principal souci de Paul et de tous les apôtres, lorsque, se donnant eux-mêmes tout entier à leur tâche, ils parcouraient le monde en prêchant l’Evangile et en implantant des églises : Phil 4,17, 2 Pier 1,8.

Si les paroles de Dieu, semées depuis Moïse, n’ont pas porté le fruit attendu en Israël et produit l’effet escompté dans les cœurs et la vie, les paroles d’avertissement dites ici par Jésus ne resteront pas, quant à elles, sans conséquences : une génération plus tard, Israël était, en tant que nation, déraciné et rayé de la carte des nations pour 19 siècles au moins. Nous ferions, chacun de nous, bien d’entendre Celui qui, des cieux, nous parle. Car le jour vient où, l’une après l’autre, Il ébranlera toutes les nations : Hébr 12,25.26. Que ferons, ou plutôt que serons-nous, le jour où Dieu fera cette visite : approuvés ou maudits ?

lundi 21 juin 2010

Chapitre 13, versets 1 à 5

Le langage des malheurs et des catastrophes :

Informé de ce qui était arrivé à des Galiléens par la cruauté de Pilate, Jésus en profite pour donner à Ses auditeurs Sa vision du sens des malheurs ou des catastrophes qui se produisent dans le monde, conduisant à la mort accidentelle ou décidée de nombreuses victimes. Avant de passer à la vision de Jésus, il convient de nous poser la question de savoir comment nous-mêmes nous aurions réagi, ou attendu que Jésus réagisse, à la nouvelle entendue. L’évidence n’est-elle pas pour nous que Jésus condamne sévèrement Pilate, qu’Il console les proches des victimes en leur rappelant qu’un jour justice sera faite et que, dans Sa colère, le Dieu de la vengeance punira, comme il se doit, tous les auteurs impunis d’actes de cruauté ?

Il n’en est rien ! Au lieu de s’orienter vers Pilate, c’est curieusement vers ceux qui l’informent de ce qui vient de se produire que va le message de Jésus. Si, dans leur esprit, le malheur survenu aux Galiléens est perçu comme un fait ponctuel, pour Jésus, tel n’est pas le cas. Il n’y a pour Jésus dans ce monde ni hasard, ni accident, ni fatalité. Les malheurs, comme les catastrophes apparemment accidentelles, qui atteignent les autres et les emportent dans la mort, ne relèvent pas uniquement de la malchance. Ils sont, aux yeux de Jésus, les signes avant-coureurs, les prémices de ce qui surviendra à l’humanité entière si elle ne change pas de mentalité. La vraie préoccupation qui habite Jésus, et à laquelle Il cherche à rendre attentif Ses auditeurs, n’est pas d’abord le sort des victimes dont on vient de Lui parler, mais de celles à venir, beaucoup plus nombreuses, si rien ne change.

Les malheurs qui frappent tantôt l’un ici, tantôt l’autre là-bas, ne sont pas l’effet d’une loterie. Ils sont, dit en quelque sorte Jésus, révélateurs de l’état, de la situation dramatique dans laquelle se trouve l’humanité entière. Privés de Dieu, donc de Berger, tous, nous sommes exposés aux crocs cruels du prédateur invisible qui n’a qu’un objectif : tuer. Seul Jésus, venu pour réconcilier l’homme avec Dieu, peut changer cet état de fait : cf Jean 10,11 à 16. Il est notre David qui, dans son amour pour ses brebis, va jusqu’ au bout dans le combat qu’il livre contre l’ours et le lion pour arracher les brebis de leurs gueules : 1 Sam 17,35.

Que Dieu donne à notre humanité tourmentée et exposée à tant de menaces de saisir tout l’avantage qu’elle a de se tourner vers Lui !

samedi 19 juin 2010

Chapitre 12, versets 54 à 59

Le bon sens préside à la foi

En conclusion de tout l’enseignement qu’Il vient de donner, Jésus termine en lançant à Ses auditeurs un appel au bon sens. En effet, si la foi est davantage du ressort du cœur que de la raison, elle n’exclut en rien le bon sens. Au contraire, montre ici Jésus, c’est par le bon sens que le cœur éclairé est stimulé à croire. Aussi Jésus appelle-t-Il Ses auditeurs à l’exercer ici dans deux directions :

1. la 1ère touche au domaine du discernement des temps dans lesquels Ses auditeurs vivent. Jésus s’étonne du fait que, malgré le fait que le bon sens ne manque pas chez Ses interlocuteurs pour déduire de la simple observation des éléments naturels des conclusions qui soient justes, ils soient incapables d’en faire autant sur le plan spirituel. La contradiction que relève Jésus est visible partout. Alors que le monde s’indigne de notre consécration pour Jésus, consécration qui nous amène à de multiples renoncements (carrière, matérialisme, loisirs…), il ne trouve rien à redire au fait que pour un plaisir passager ou une couronne périssable, des milliers soient prêts à sacrifier famille, avenir ou santé. C’est le parti pris, et non le bon sens naturel, qui est l’obstacle majeur à la foi !

2. le second touche à l’opportunité donnée dans le présent à la réconciliation avec Dieu. Là encore, Jésus fait appel au bon sens de Ses auditeurs. En route avec son adversaire vers le tribunal où siège le juge qui prononcera la sentence, qui, demande Jésus, n’aurait pas l’intelligence de chercher à s’arranger avec lui tant qu’il en est temps. Or, curieusement, les hommes du temps de Jésus, comme du nôtre, se montrent incapables d’user dans les affaires spirituelles de ce bon sens commun dont ils usent de manière permanente dans les affaires naturelles.

Ce qui nous condamnera d’abord, montre Jésus, ce n’est pas Dieu, mais nos propres contradictions. La capacité de croire est à la portée de tous. Ce qui pèche n’est pas le manque de bon sens, mais une seule chose : la mauvaise disposition des cœurs due à la rébellion des hommes contre Dieu, chevillée au plus profond de leur être !


vendredi 18 juin 2010

Chapitre 12, versets 49 à 53

Triple raison à Sa venue


Quittant les considérations matérielles qui étaient à la base de tout l’enseignement qu’Il vient de donner : cf v 13 à 15, Jésus en vient maintenant à ce qui constitue à Ses yeux le cœur même de la raison de Sa venue. Deux propositions succinctes suffiront pour le définir, suivies d’une troisième destinée à ôter à Ses auditeurs toute illusion quant à des attentes qui n’entreraient pas dans le cadre des effets objectifs de Sa mission. En résumant de façon si brève ce qui se trouve au cœur de Sa mission, alors que, chaque jour, Il est pris et accaparé par tant de choses, Jésus nous donne un premier enseignement. Cet enseignement est que tout homme appelé par Dieu doit savoir et être capable de définir de la manière la plus brève et la plus précise ce pour quoi il est envoyé en mission dans le monde. Cette nécessité est doublement utile : d’une part, elle atteste à ceux qui l’entendent la réalité de l’appel de Dieu ; d’autre part, elle aide l’envoyé lui-même, dans tous les services et les obligations périphériques pour lesquels il est sollicité, à tout ordonner en fonction de ce but.

Deux objectifs, dit Jésus, sont au cœur même de Sa venue :

1) Le premier : mettre en route un feu sur la terre. Ce feu peut être compris de plusieurs manières qui, toutes, sont des facettes différentes d’un même phénomène. Il y a le feu de l’Evangile, cette parole qui ne va cesser d’aller grandissant dans le monde, à commencer par Jérusalem, là où le Seigneur Lui-même l’a allumé : Actes1,8 ;5,28 ; Col 1,6. Il y a le feu de l’Esprit qui, venu avec Jésus, sera communiqué ensuite aux apôtres à la Pentecôte et répandu dans le monde entier : Jean 3,34 ; Actes 2,17-18. Il y a aussi le feu du jugement, par lequel se fera le tri de l’humanité : Luc 3,17 ; Mat 7,19 ; 1 Cor 3,12 à 15 ; Mat 25,41.

2) Le second : subir un baptême dont il est impatient qu’il soit accompli. Ce baptême, cette immersion, est sans nul doute celui de la mort volontaire et expiatoire qu’Il allait devoir subir pour nos péchés. Fils de Dieu, Jésus savait d’avance la somme de souffrances et d’angoisses liées au sacrifice qu’Il allait vivre : Mat 26,36 à 42. Aussi Lui tardait-il de vivre ce passage obligé au plus vite pour, qu’une fois accompli, Il retourne vers Son Père et jouisse de la joie qui Lui était réservée : Jean 17, 1 à 5 ; Hébr 12,2.

Assorti à ces deux propositions, Jésus en énonce une 3ème destinée à lever une fausse attente que pourraient avoir ceux qui Le suivent et L’écoutent. Bien que venu pour réconcilier les hommes avec Dieu par Sa mort et créer une humanité nouvelle par l’Evangile, la venue de Jésus ne sera pas synonyme de paix, mais de division, rupture, séparation dans le monde : cf Luc 2,34-35. La ligne de démarcation que sera Jésus sera si forte que, non seulement elle séparera l’humanité en deux camps irréconciliables, mais qu’elle créera des antagonismes irréversibles au cœur même des cellules humaines liées par les attaches les plus fortes : les familles.

Que Dieu nous donne, comme Il l’a donné à Son Fils, la vision claire de la mission qui est la nôtre et des conséquences qu’elle engendrera dans nos vies et celles d’autrui !

mardi 15 juin 2010

Chapitre 12, versets 35 à 48 (3)


3ème parabole : la parabole de l’intendant avisé :

En réponse à la question de Pierre de savoir si la parabole qu’Il venait de dire s’adressait à Ses disciples ou à tous, Jésus poursuit en donnant une nouvelle parabole qui récapitule l’enseignement des deux premières. Oui, ce sont d’abord ceux qui vivent dans les ténèbres et qui ne L’attendent pas pour qui le retour du Seigneur se fera comme celui d’un voleur au milieu de la nuit. Cependant, montre cette parabole, il se peut que des serviteurs, à qui le Maître a confié une tâche, se trouvent dans un tel état d’apostasie que la menace de Jésus les concerne.

Dressant à grands traits le portrait des serviteurs indignes, Jésus identifie ici les trois types de péchés dont ils se rendent coupables :

- le 1er qui est la cause des deux autres : le fait, au vu de la longue période d’attente déjà écoulée, de ne plus vivre dans l’optique du retour impromptu du maître. Si le maître de maison savait à quelle heure devait venir le voleur, il veillerait, avait dit Jésus. En ce qui nous concerne, Dieu l’a voulu ainsi, nous ne savons pas à quelle heure exacte de l’histoire Jésus reviendra. C’est ici la part d’incertitude dans laquelle Dieu a voulu nous placer au sujet de cette affaire Ce que nous savons, par contre, c’est qu’Il reviendra. C’est ici la certitude qui nous habite, certitude fondée sur Sa Parole et Sa promesse, aussi sûre et certaine que toutes celles qu’Il a déjà honorées. Or, Jésus le dit ici, et c’est un principe qui vaut pour tous les domaines concernés par la foi : dans l’incertitude dans laquelle nous nous trouvons dans le présent, c’est ce dont nous sommes certains qui doit prévaloir dans nos vies et conditionner notre comportement. Sans la certitude, point de vigilance ; avec elle, nous nous tenons prêts chaque jour, que nous soyons en vie ou pas au moment où le maître revient !

- 2ème péché : celui de la violence. Logiquement, avec la disparition de l’attente du retour du maître, disparaît la crainte que l’événement inspire. Or, comme le dit Salomon, c’est la crainte de l’Eternel qui, la première est source du comportement empreint de sagesse : Prov 1,7. Il ne faut pas aller loin, semble dire ici Jésus, pour trouver la cause du comportement violent, blessant et arrogant dont peuvent faire preuve certains serviteurs de Dieu à l’égard d’autres : elle est dans une seule chose : l’oubli de leur part qu’il auront, au jour du retour du Maître, à Lui rendre compte de leur état de service. Rappelons-nous que Dieu ne nous jugera pas seulement pour ce que nous avons fait ou non pour Lui, mais aussi sur la façon avec laquelle nous nous serons conduits envers nos frères de service. L’un ne peut être séparé de l’autre.

- 3ème péché : les excès de table. Jésus nous avertit ici, comme Il le fera ailleurs : Luc 21,34 : nous ne devons jamais penser que le fait de bien manger et de beaucoup boire n’ait aucune incidence sur notre vie spirituelle. L’ivrognerie comme la goinfrerie altèrent, plus que beaucoup d’autre choses, notre lucidité spirituelle. Il apparaît d’ailleurs curieusement que les deux vices caractérisent particulièrement les générations, telle celle de Noé : Luc 17,27-28, qui se trouvent les plus proches du jugement et de la ruine. A la fois preuve et cause de l’aveuglement spirituel, l’hédonisme est le signe certain que notre vie n’est plus centrée sur le Royaume de Dieu qui vient, mais bien sur les plaisirs de la vie présente.

Qu’attend donc Jésus de Ses serviteurs dans l’attente de Son retour ? Lui-même y répond de deux manières :

a) Il attend de voir Ses serviteurs occupés aux tâches et aux missions qu’Il leur a confié au moment de Son départ : v 43. Cette mission consiste essentiellement à s’occuper de servir ses frères pour leur donner la nourriture dont ils ont besoin au temps voulu.

b) Il attend que nous soyons conséquents avec ce que nous savons de Sa volonté : v 47-48. Notre rétribution nous sera donnée en proportion de l’application ou non de ce principe dans nos vies.

Que Christ me donne d’être trouvé ainsi au jour de Sa venue !

lundi 14 juin 2010

Chapitre 12, versets 35 à 48 (2)

2ème parabole : la parabole du voleur dans la nuit : v 39 à 40

Si la première parabole que Jésus donna à Ses disciples pour les exhorter à la vigilance en vue de Son retour met l’accent sur le fait d’être à chaque instant prêt, c’est-à-dire trouvé dans un état rendant possible l’accueil du Maître dans les conditions les plus satisfaisantes pour Lui, la seconde parabole de Jésus met l’accent sur le côté totalement inattendu du moment de ce retour. Alors que les serviteurs savent que le maître va venir, et doivent donc s’y préparer, personne, qui reçoit la visite d’un voleur, ne s’y attend. La caractéristique du voleur est de surprendre, d’entrer dans ce qui fait la vie des gens à qui il cherche à dérober quelque chose à un moment où leur préoccupation est tout autre.

Jésus, et Paul plus tard, nous préviennent qu’il ne doit pas en être ainsi : 1 Thes 5,2 à 4. Si le voleur surprend ceux qu’il visite, précise Paul, c’est d’abord parce que ceux-ci dorment. Le voleur, en effet, n’est, en général, pas actif le jour mais la nuit. Or, sur le plan spirituel, nous ne sommes pas de cet élément là, mais du contraire. Par le Saint-Esprit qui habite en nous, nous sommes, dit Paul, avertis, en mesure de discerner les temps dans lesquels nous vivons. Cette connaissance que nous avons, dit Paul, n’est cependant efficace que si elle s’accompagne de notre part de sobriété et de vigilance, l’une induisant donc les autres et les autres garantissant la pérennité de la première.

Si donc, c’est un drame pour le monde de vivre dans l’ignorance du fait certain du retour de Jésus, c’en est un incompréhensible, beaucoup plus grave et coupable pour les enfants de Dieu et les disciples de Christ. Que Dieu me donne chaque jour de vivre dans la conscience de ce qui est le sujet véritable de la vie : l’attente du retour du maître pour notre réunion éternelle avec Lui !

jeudi 10 juin 2010

Chapitre 12, versets 35 à 48 (1)

Paraboles sur la vigilance

Mise à part l’inquiétude, Jésus dénonce ici de manière implicite une seconde conséquence néfaste pour le cœur de l’attachement aux biens de ce monde. Cette conséquence est la surcharge, le poids paralysant que représente l’accumulation de biens pour notre pèlerinage terrestre. Que nous le voulions ou non, Jésus est formel : nous ne pouvons échapper à la règle selon laquelle là où se trouve notre trésor, ce qui compte le plus pour nous, là se trouve notre cœur, nos affections, l’investissement auquel nous consacrons notre temps et nos vies.

Or, Jésus le dit : notre vie ici-bas n’est pas le lieu de notre résidence permanente et définitive. Aussi, si nous sommes Ses disciples, notre vie entière doit-elle être vécue à la lumière d’une seule considération : celle de Son retour. Cette attente du retour du maître a deux implications pour notre vie : elle est, d’une part, l’élément qui prouve la réalité de notre profond attachement à sa personne (on attend réellement que ceux que l’on aime), d’autre part, elle est l’élément qui, telle une puissance d’attraction céleste, nous affranchit du pouvoir aliénant de l’attrait et de l’amour des biens terrestres. Vivre dans la perspective de Son retour est si déterminant pour la vie des Siens que, pour en souligner l’importance, Jésus va donner à Ses disciples trois paraboles dans lesquelles, à chaque fois, ce thème précis sera le centre de gravité :

1ère parabole : la parabole des serviteurs : v 35 à 38

Comparant les disciples à des serviteurs qui attendent le retour des noces de leur maître, Jésus met l’accent sur les deux traits qui devraient marquer la vie de tout disciple qui vit réellement dans cette perspective :

- 1er trait : se trouver prêt en ayant la ceinture aux reins. Si cette expression ne veut plus dire grand chose pour nous, sa signification était limpide au temps de Jésus. Alors qu’il était chez lui, installé, l’israélite ou l’habitant du Moyen-Orient n’avait nul besoin de la ceinture. Mais qu’il veuille travailler, se déplacer ou faire la guerre, la ceinture devenait alors un accessoire indispensable par le fait que, par elle, étaient tenus liés les pans des vêtements. Par l’image de la ceinture, Jésus le dit clairement : Ses disciples n’ont pas à vivre ici-bas comme s’ils s’y installaient. Leur objectif sur terre est d’être des serviteurs au travail, vigilants, prêts à accueillir leur maître risquant de venir à tout instant.

- Le second trait : se trouver prêt en ayant des lampes allumées. Dans tout l’enseignement donné par Jésus, la lampe a toujours valeur de témoignage : Mat 5,14. Si beaucoup se disent chrétiens ou disciples de Christ, Jésus l’affirme : ne seront prêts à accueillir le Maître lorsqu’Il reviendra que ceux chez qui la flamme de la lumière divine sera allumée. Pour eux alors, après L’avoir attendu et servi, le Seigneur fera l’honneur de les faire asseoir autour de Sa table et de les servir.

Que Dieu libère mon cœur de tout ce qui l’encombre inutilement pour le laisser libre de L’aimer et Le servir en L’attendant : 1 Thes 1,9-10.

mardi 8 juin 2010

Chapitre 12, versets 22 à 34 (4)


La conversion des biens terrestres en trésor céleste

Au-delà du refus de l’inquiétude inutile auquel Il nous appelle quant à nos besoins vitaux, Jésus conclut l’enseignement qu’Il a voulu donner à Ses disciples sur ce point en leur indiquant la voie par excellence de la liberté quant à cette question. Cette voie, dit-Il, est celle de la conversion : la conversion de nos biens matériels terrestres en capitaux célestes : v 33.

Alors que nous aussi parlons parfois de conversion, remarquons ici de quelle manière Jésus traite le sujet. Traduite trop souvent dans nos bouches sous l’angle de la perte et du dépouillement, la conversion apparaît toujours dans l'optique de Jésus sous celui du choix intelligent de la poursuite du gain le meilleur. Quoi que ce soit que Jésus nous demande de quitter, d’abandonner, de renoncer, Il ne le fait jamais en vue d’un appauvrissement, mais d’un enrichissement. Ainsi en est-il aussi de l’attitude qu’Il nous demande d’adopter à l’égard de nos biens matériels et de nos possessions. Le meilleur investissement que nous puissions faire avec eux, dit Jésus, n’est pas de les garder, mais de les dépenser pour les convertir en œuvres de bienfaisance et de compassion, ce qui, à Ses yeux, produit un double effet :

- immédiat par le fait que ce que j’ai a pu servir à soulager la misère et la souffrance dans lesquelles pouvait se trouver mon prochain

- à long terme par le fait que donner dans l’amour, c’est investir dans un placement durable dont les dividendes nous seront versés au ciel.

Apprenons de Jésus ! Si, pour beaucoup de non-croyants, la vie de disciples du Christ leur apparaît comme terne, grise, ennuyeuse, n’en sommes-nous pas, par notre façon d’être, la première cause ? La raison n’en est-elle pas d’abord dans le fait que, trop attachés aux biens et aux choses de la terre, les non-croyants ne voient pas dans nos cœurs et sur nos visages la joie que procure le fait pour nous d’avoir misé sur les trésors célestes, un capital qui ne peut, comme Jésus le dit ici, ni dévaluer, ni se dégrader, ni nous être volé. Que Dieu nous aide, en tant que disciples de Christ, à transmettre la vision joyeuse d’une vie libre et assurée d’être orientée vers ce qui est le plus bénéfique et le meilleur ! C'est cette voie qui était la marque de fabrique du christianisme dans ses premières heures : Actes 4,32 à 35. Il n’est pas fou, disait Jim Elliot, celui qui donne ce qu’il ne peut conserver pour obtenir de qu’il ne pourra pas perdre !

lundi 7 juin 2010

Chapitre 12, versets 22 à 34 (3)


2ème application : le recentrage de notre vie sur la seule priorité qui vaille la peine : la recherche du royaume de Dieu.

Jésus le souligne ici de manière forte : plus que nos belles déclarations, c’est ce qui apparaît comme prioritaire pour nous dans la vie qui témoigne le mieux de ce qui constitue à nos yeux le bien, la valeur, le but réel que nous poursuivons. S’il y a un endroit où une différence majeure de comportement doit se voir entre les païens et les véritables disciples de Christ, c’est, dit Jésus, bien ici, dans la façon avec laquelle les uns et les autres se situent quant à l’importance qu’ils donnent aux préoccupations qui touchent à leur bien-être ici-bas ou à leurs besoins vitaux.. N’ayant pas d’autre perspective que la terre, les païens, suggère Jésus, ne peuvent avoir d’autres soucis et recherches dans leur cœur que les choses qui touchent à la terre. Le grand changement qu’opère la foi est que, de l’horizon terrestre auquel se limitait notre vie, nous sommes passés, par la grâce de Dieu, à la connaissance du ciel, lieu de notre destination finale et éternelle. Aussi, est-il inévitable que cette réorientation majeure de notre vie n’ait des répercussions concrètes sur la façon avec laquelle nous traitons désormais les questions attachées à notre existence terrestre. Si le monde qui nous entoure ne peut voir l’espérance qui nous habite, ce sont nos attitudes et notre comportement envers les choses présentes, qui constituent pour la plupart leur seule raison d'être, qui leur en parlera le mieux. Dans ce sens, la 3ème application dont parle Jésus, mise en pratique telle quelle par les premiers chrétiens, est celle qui en témoigne le mieux !

vendredi 4 juin 2010

Chapitre 12 versets 22 à 34 (2)

2ème raison :

2ème raison : en tant que Père, Dieu s’engage à prendre soin de Ses enfants et à pourvoir avec fidélité à tous leurs besoins vitaux. Il se peut qu’à l’écoute de l’affirmation catégorique de Jésus à ce sujet, quelques disciples ou nous-mêmes ayons des doutes à ce sujet. En vue des les anticiper et de fortifier notre foi dans cette assurance, Jésus appuiera ses dires par une double démonstration tirée de la relation qu’a Dieu avec sa création. Nous soucions-nous de ce que nous allons manger demain ? Regardons aux corbeaux et à la façon avec laquelle, jour après jour, Dieu pourvoit à leur pitance. Aucun d’entre eux, à contrario de l’homme riche de la parabole, n’a de grenier, ni de cellier, c’est-à-dire d’endroits où il met en réserve des biens pour les temps futurs. Sommes-nous préoccupés de savoir de quoi nous serons vêtus demain ? Regardons, dit Jésus, aux lis des champs. Fleurs éphémères destinées à une destruction rapide, sa beauté est cependant telle que même Salomon dans toute sa splendeur n’a pas été vêtu comme l’un d’eux.

La démonstration faite ici par Jésus est doublement didactique. La 1ère chose qu’elle nous enseigne touche aux moyens par lesquels notre foi peut être fortifiée. La foi, contrairement à ce que l’on a pu parfois dire, n’est pas un saut dans le vide, mais un saut qui est une confiance dans ce que nous savons ou découvrons comme certain en observant Dieu.. C’est ce que Dieu est et ce qu’Il fait pour nous, ou les êtres qu’Il a créés et qu’Il aime, qui doit être la nourriture de notre foi et le fondement des raisons qui en sont à l’origine. Aussi devons-nous envisager la foi, non comme un investissement spéculatif, mais comme une réponse : la réponse confiante du croyant à ce que Dieu a révélé de Lui-même dans les faits et dans l’histoire, et sur lequel Il est sûr de se fonder. La seconde chose que la démonstration de Jésus nous enseigne est que l’inquiétude quant à notre sécurité matérielle pour nos besoins vitaux est non seulement inconvenante, mais offensante à l’égard de Dieu, notre Père. Elle est pour Lui, quelque part, un affront, une négation de cette identité sous laquelle Il désire que nous envisagions la relation qui nous lie à Lui : cf Luc 11,11 à 13. Oui, Dieu est, par Jésus-Christ, notre Père et, en tant que tel, Il s’engage, combien plus que tout autre père, à chercher notre bien et à pourvoir à nos besoins. Qu’il nous donne de L’honorer par la confiance enfantine qu’Il attend de nous !

3ème raison :

3ème raison : non seulement l’inquiétude pour nos besoins vitaux est inconvenante à l’égard de Dieu, notre Père qui connaît nos besoins, mais, pour deux raisons précises, elle est, dit Jésus, inutile :

- 1ère raison : malgré toute l’énergie qu’elle nécessite, l’inquiétude est incapable d’apporter quoi que ce soit comme bénéfice ou supplément à l’existence. Au contraire, il se trouve souvent que, au lieu d’un allongement de la vie, c’est à un raccourcissement que conduit le souci.

- L’inutilité de l’inquiétude tient, dit Jésus, en second lieu au constat d’impuissance auquel, si nous sommes honnêtes, nous sommes tous bien obligés de nous résoudre. Pas une seule fois en effet, dans une situation donnée, l’inquiétude n’a pu révélé qu’elle avait le pouvoir de changer les choses. Face à notre impuissance, la solution intelligente que préconise Jésus n’est pas l’inquiétude, mais la foi.

jeudi 3 juin 2010

Chapitre 12,versets 22 à 34 (1)


Applications du principe énoncé

Jésus ayant établi, par la parabole racontée, le principe de la vacuité de la possession de biens matériels pour assurer notre avenir, Il poursuit en donnant à Ses disciples les applications concrètes auxquelles, dans la foi, l’appropriation de ce principe doit aboutir :

1ère application : le refus total de l’inquiétude quant à nos besoins vitaux

Jésus appuie l’ordonnance qu’Il donne ici aux Siens sur trois raisons solides en lien avec la foi, foi qui a pour position que la confiance en Dieu est, en terme de sécurité, supérieure à tout ce que les biens matériels semblent donner.

a. 1ère raison : la vie, le corps sont, en terme de valeur, infiniment supérieurs aux choses desquelles ils dépendent pour leur bien-être ou leur existence physique. Notre vie a pour premier objectif la gloire de Dieu. Ce que nous sommes à l’intérieur compte infiniment plus que tout ce que nous pourrions réussir sur le plan extérieur et matériel. Notre corps est l’outil par lequel Dieu nous a équipé pour être capable de Le servir ainsi que notre prochain. C’est par la façon avec lequel nous utilisons nos membres que nous accomplissons le dessein de Dieu pour nous dans le monde : Rom 6,12-13. Le corps est le temple du Saint-Esprit, dira Paul… et doit être utilisé en vue de cette haute vocation : 1 Cor 6,19 à 20. Limiter la vie à la recherche inquiète du seul bien-être physique, c’est abaisser son sens et la préoccupation qui en découle au niveau le plus bas qui soit !