samedi 4 décembre 2010

Pour vous !

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samedi 20 novembre 2010

Chapitre 24, versets 36 à 53

Apparition de Jésus à Ses disciples et dernières paroles :

Après les femmes et les deux disciples en route vers Emmaüs, l’heure est venue pour Jésus ressuscité de se présenter à tous ceux qui, parmi le groupe de Ses fidèles, ne L’ont pas encore vu. Parce qu’il est la pierre d’angle du témoignage futur rendu à Sa Personne comme le Christ véritable envoyé de Dieu pour le salut du monde, il est nécessaire que le fait de la résurrection de Jésus ne soit pas la certitude de quelques-uns, mais celle de tous. Or, celle-ci ne peut devenir le témoignage unanime de tous qu’à une seule condition : c’est que tous ceux qui, depuis le début, sont les fidèles de Jésus, voient et constatent de leurs propres yeux la validité du compte-rendu fait déjà par quelques-uns à ce sujet. Présentant les éléments fondamentaux de l'Evangile, Paul le dira plus tard : l’Evangile est la bonne nouvelle qui atteste que Jésus est bien le Christ envoyé de Dieu, mort pour nos péchés selon les Ecritures, puis ressuscité le 3ème jour selon les Ecritures, résurrection attestée par tous ceux qui, en leur temps, L’ont vu et qui représentent un groupe d’au moins 500 personnes à la fois : 1 Cor 15,3-4. La va lidité d’un fait requérant, selon la Bible, le témoignage minimal de deux ou trois personnes : Deut 19,15, on peut donc affirmer avec assurance, qu’à cause du grand nombre de témoins qui peuvent l’attester, la résurrection de Jésus est l’un des faits les plus sûrs de l’histoire.

La certitude de la résurrection de Jésus, sur laquelle s’appuiera toutes les prédications futures des apôtres : Actes 2,24.32 ; 3,15 ; 4,10 ; 17,31… est d’autant plus un miracle que, nous le voyons ici, elle a dû, pour pénétrer dans leur for intérieur, percer une épaisse couche première d’incrédulité. Malgré Son apparition soudaine dans la pièce où ils se trouvaient, il faudra que Jésus fournisse pas moins de deux preuves supplémentaires pour qu’enfin les disciples, dans leur majorité, se rendent à l’évidence et croient : la marque des pieds et des mains percés : cf Jean 20,27, et le fait que Jésus mange sous leurs yeux du poisson grillé. Ce qui fera que les disciples soient prêts à prêcher un message qui paraîtra fou aux yeux du monde est que Dieu aura dû, les premiers, les convaincre que la folie de Dieu est plus sage que la sagesse du monde : 1 Cor 1,18 et 25, une folie pour laquelle, pour bon nombre d’entre eux, ils laisseront leurs vies.

La certitude de la résurrection établie dans les cœurs, et confirmée par Jésus, comme Il l’a fait avec les pèlerins d’Emmaüs, par la Parole et l’Esprit, moyens par lesquels Il le fait pour nous aussi, il ne reste plus au Seigneur qu’à donner Ses dernières instructions pour l’aventure qui les attend désormais. Car , de manière implicite, Jésus leur confie un nouvel ordre de mission ! Si, dans le passé, le cercle géographique dans lequel les disciples devaient être Ses témoins se limitait à Israël : Mat 10,6, tel n’est plus le cas aujourd’hui ! C’est désormais vers toutes les nations que les disciples sont appelés à aller. Malgré l’ampleur de la tâche révélée, la 1ère consigne donnée par Jésus sera cependant d’attendre. L’œuvre de Dieu ne peut se faire que d’une seule manière : non par la force humaine, mais par celle de Dieu. Avant d’aller, de prêcher, de combattre, puis, un jour, de mourir pour Christ, il faut que les disciples soient d’abord équipés, revêtus de la puissance d’en haut ! Toute tentative pour faire quoi que ce soit avant cela ne pourrait que conduire à l’échec !

Les instructions données, le moment est venu pour Jésus, en attendant Son retour promis, de se séparer de Ses bien-aimés. Comme le fait de la résurrection, celui de l’ascension de Jésus, qui L’amène à retrouver le lieu et la gloire qu’Il a quitté le temps de Son incarnation : Jean 17,5, sera un événement vu et vécu par tous. L’élévation, puis la disparition de Jésus dans les nuées, marque le point final de l’épopée humaine du Fils de Dieu. Mais, à la différence de tous les autres hommes, là où se termine d’habitude notre histoire dans le monde, là commence véritablement la Sienne !

vendredi 19 novembre 2010

Chapitre 24, versets 13 à 35

Jésus se fait connaître à deux disciples

Alors que les femmes, présentes au tombeau dès le matin, sont déjà dans l’après drame en ce qui concerne Jésus, les disciples, pourtant informés de ce qu’elles ont vu et entendu, restent là où, la dernière fois, ils ont vu leur Maître. Dans leurs cœurs, Jésus est mort et aucune nouvelle dite par qui que ce soit, si extraordinaire soit elle, n’a le pouvoir d’ôter de leurs cœurs et de leurs esprits le poids de la désillusion. C’est dans cet état d’esprit que, partant de Jérusalem vers le village d’Emmaüs, deux d’entre eux firent la rencontre qui changea tout.

C’est alors qu’ils discutaient ensemble en chemin de ce qui, depuis plusieurs jours maintenant, occupaient totalement leurs pensées, que Jésus s’approcha pour faire route avec eux. Les deux disciples accueillirent sans problème le nouveau compagnon que « le hasard » mettait sur leur route, sans se rendre compte qui cheminait là avec eux. Nous ne savons pas pour quelles raisons les disciples ne reconnurent pas immédiatement leur maître. Il est fort probable cependant que ce qui absorbait leur esprit était alors si intense que cela les empêchait d’interpréter avec justesse la réalité qui était autour d’eux. Bien qu’organes faits pour nous rendre aptes à voir, ce ne sont pas nos yeux, mais l’esprit, et la lumière ou les ténèbres qui l’habitent, qui déterminent ce que nous sommes capables ou non de percevoir de la réalité : Luc 11,34.

Jouant l’ignorant, Jésus se laisse conter par Ses deux disciples leur version et leur perçu de Sa propre histoire. Apprenons ici de Lui quant à la nécessité de laisser parler et d’écouter tous ceux que, sur notre chemin, Dieu envoie pour nous faire part des souffrances, déceptions et désillusions qui ont jalonné leurs vies. Toujours, en toutes circonstances, c’est une nécessité, l’écoute doit précéder la parole. Il est en effet impossible d’ouvrir la voie d’une nouvelle compréhension de sa situation à une personne en détresse, si nous ne la laissons pas s’exprimer jusqu’au bout et en entier sur ce qui, à ses yeux, en constitue les causes.

Ayant raconté à Jésus leur déception, et la perplexité supplémentaire dans laquelle le témoignage rapporté par les femmes les avait mis, Celui-ci prit à Son tour la parole. Les plaçant sur le terrain de la Parole, seule base solide pour interpréter de la bonne manière tout ce que nous vivons, Jésus entreprit, dans le temps qui Lui était imparti, de revisiter de fond en comble toute l’Ecriture afin que, par ce nouvel éclairage, les disciples voient la logique de ce qui venait de se produire à Son sujet. Ce qui nous perturbe le plus, en effet, dans le désarroi dans lequel peut nous plonger notre vécu, ne sont pas les événements en eux-mêmes, mais leur illogisme apparent, l’incohérence dans laquelle ils nous plongent au regard de la conception que nous avions jusqu’alors de Dieu et de la réalité. Sachons-le : tant que le lien entre les choses que nous vivons et Dieu est perdu, il nous est impossible de trouver la paix et de vivre dans une dynamique de joie ; par contre, dès qu’il est retrouvé, les deux sentiments reviennent avec lui. Pour être efficace, le rôle du conseiller spirituel sera, à l’exemple de Celui de Jésus ici, toujours le même : partir de la Parole pour trouver en elle les lumières permettant d’interpréter avec justesse devant Dieu notre vécu. La lumière apportée, la situation, certes, n’a pas changé, mais la souffrance que celle-ci a engendrée disparaît d’elle-même.

Eclairés par Jésus, les yeux des disciples ne tarderont pas à Le reconnaître. Un seul geste, cette fois-ci, leur suffira pour, qu’avec certitude, ils sachent désormais que, oui c’est vrai, Il est bel et bien ressuscité ! C’est, avant leurs yeux, dans leurs cœurs que, cependant, par le feu que les paroles de leur Maître a allumé, la conviction s’est faite. Peu d’entre nous, aujourd’hui et dans ce monde, auront le privilège de voir Jésus de leurs propres yeux. Cela n’empêche nullement de Le côtoyer. Son Esprit et Sa Parole sont capables de nous Le rendre présents plus que s’Il était maintenant physiquement à côté de nous ! Paul le dit : nous connaissons Christ d’une autre manière que ceux qui L’ont connu dans la chair : 2 Cor 5,14. Mais, parce que cette connaissance est intérieure, nichée au plus profond de notre être, nous Le connaissons mieux !

Eclairés, persuadés, les disciples n’ont plus besoin de poursuivre vers Emmaüs. Malgré le jour déclinant, ils rebroussent chemin et repartent à Jérusalem. Une nouvelle, comme celle qu’ils viennent d’apprendre, ne peut être gardée pour soi. Il faut la partager à tous ceux en qui le drame Jésus continue à obscurcir cœur et esprit. Qu’avec eux, en notre temps, Jésus fasse de nous Ses témoins ! Soyons-en convaincus : seule la connaissance personnelle de Jésus ressuscité a le pouvoir de changer la vision personnelle qu’a chacun du monde !

jeudi 18 novembre 2010

Chapitre 24, versets 1 à 12

Le tombeau trouvé vide

Dernières, parmi les fidèles de Jésus, à Le suivre jusqu’au tombeau, les femmes seront les premières à entendre, et faire le constat de leurs propres yeux, de la bonne nouvelle de Sa résurrection. Si l’homme Jésus a bien été crucifié, puis placé après Sa mort dans le sépulcre, c’est en Seigneur que, désormais, il faudra parler de Lui. Luc, pour la première fois le fait ici, accréditant par avance la vérité exprimée plus tard par Paul selon laquelle c’est par le fait majeur de la résurrection que l’identité de Fils de Dieu de Jésus est établie avec puissance : Rom 1,4.

Bien qu’étant une surprise pour les femmes qui, de bon matin, étaient venues pour embaumer le corps de Jésus, tout se passe cependant comme Il l'avait dit et annoncé. Les anges envoyés par Dieu dans le tombeau vide pour parler aux femmes ne disent rien d’autre que ce que Jésus Lui-même leur avait annoncé concernant le parcours qui allait être le Sien. Les propos antérieurs de Jésus, jusque là ignorés ou incompris, s’éclairèrent alors. « Oui ! Effectivement, Jésus nous l’avait : Il ne resterait pas dans la tombe. Il avait même précisé le moment où Sa résurrection d’entre les morts se produirait : le 3ème jour : Luc 18,32-33. Si nous l’avions compris, ou si nous avions retenu Ses paroles, nous ne serions pas venues ce matin pour embaumer un mort, mais célébrer le Vivant, comme Le désignent les anges ! » Que les femmes ne se culpabilisent pas trop de ne pas avoir cru. Du côté des onze qui, pourtant, ont marché avec Lui pendant près de trois ans et qui, pour certains, ont eu la privilège de Le voir se transfigurer : Luc 9, 28 à 36, l’incrédulité est encore plus forte. Non seulement, entendant la bonne nouvelle qui leur est rapportée par les femmes, ils ne font pas le lien avec ce qu’ils ont entendu de la bouche même de Jésus, mais, avec tout le mépris qu’un homme peut avoir parfois pour une femme, ils ne les croient pas. Leurs propos ne sont que niaiseries et affabulations !

Il a plus cependant à Dieu de le vouloir ainsi. Dernières à suivre leur Seigneur, mais aussi dernières dans l’ordre d’estime que les disciples avaient pour les suivants de Jésus, elles seront les premières à entendre, croire et savoir. Cette préséance des femmes sur les hommes nous rappelle qu’en Jésus aucune primauté ne tient. Devant Dieu désormais, seules les dispositions de cœur comptent. Foi, révélation et amour (qui, dans une grand mesure, implique aussi humilité) fonctionnent dorénavant de concert. Que Dieu nous donne de nous en souvenir !

L’incrédulité des disciples nous rappelle également l’inutilité de la parole entendue sans la foi ! Il se peut que, comme eux, nous ayons déjà entendu de nombreuses fois de grandes vérités nous être dites. Jusqu’à présent, cependant, celles-ci sont restées dans nos cœurs lettres mortes. Nous avons bien entendu, mais nous n’avons pas compris. La puissance des paroles dites n’a eu aucun effet sur nous : nous sommes les mêmes après les avoir entendues qu’avant. Seule une rencontre personnelle avec Jésus peut changer cet état de fait. Lui seul, par Son Esprit, a le pouvoir de donner vie à la parole dite. Parce que c’est Lui-même qui nous le dit, alors nous savons ! Et lorsque nous savons, nous croyons, même si, encore, nous n’avons pas vu ! Que Dieu nous donne d’être dans un état de réceptivité tel qu’Il nous trouve prêt à accueillir toute parole qui vient de Lui !

vendredi 12 novembre 2010

Chapitre 23, versets 50 à 56

Mise au tombeau de Jésus

S’il y a certaines prophéties, au sujet du Messie, que Jésus pouvait accomplir de Sa propre initiative, comme le fait d’entrer à Jérusalem sur le dos d’un ânon : Luc 19,28 à 31 ; Zacharie 9,9, il y en a d’autres pour lesquelles, en revanche, Il ne pouvait y avoir aucune part. L’événement qui se produit ici en est l’un des meilleurs exemples. Considérons comme Dieu, ne voulant que personne ne se trompe au sujet de l’identité de Son envoyé, a pris soin du détail. Il n’y a dans les prophéties au sujet du Messie ni ésotérisme ou ambiguïté : les annonces sont précises, détaillées, construites sur des faits facilement vérifiables. Ainsi est-il dit de Lui que, non seulement Il allait mourir pour les péchés du monde : Esaïe 53,5, mais aussi que, après avoir été mis au nombre des malfaiteurs, Son tombeau serait avec celui du riche : Esaïe 53,9. Joseph, de la ville d’Arimathée, est celui par qui cette prophétie précise s’accomplira.

La fiabilité de la prophétie biblique est d’autant plus notoire que, loin s’en faut, Joseph n’était pas, au départ, un adepte de la foi en Jésus comme Messie. Il était même, dit Luc, un membre du sanhédrin, le tribunal juif pour les affaires religieuses, qui condamna Jésus. Ce n’est que petit à petit, semble-t-il, qu’une œuvre de conviction grandissante se fit dans son cœur. Aussi, au moment décisif, Joseph refusa-t-il de joindre son vote à ceux qui décidèrent de la condamnation à mort de Jésus. Déjà, le Saint-Esprit travaillait son cœur pour qu’il soit, au moment voulu, celui par qui la prophétie sur la mise au tombeau du Christ se réalise !

Il est étrange de voir à quel point ce que la rencontre avec le Christ nous conduit à abandonner est divers. Si, pour Pierre, André, Jacques et Jean, ce fut l’entreprise familiale, pour Joseph, ce sera son sépulcre. Nous ne savons pas pour quelle raison Joseph se fit tailler une chambre mortuaire dans le roc. Etait-ce pour la gloire et la postérité future de son nom ? Il y a fort à parier ! Joseph eut raison d’y renoncer pour le Christ. En renonçant au projet par lequel il bâtirait sa propre gloire posthume, il permit à Dieu de lui en donner une qui, sans conteste, dépasse toutes ses espérances. Car aujourd’hui encore, ils sont des milliers à se rendre au lieu présumé du tombeau du Christ auquel, pour toujours, est lié le nom de Joseph d’Arimathée. Que son exemple nous donne de ne jamais avoir peur de perdre quoi que ce soit pour Jésus ! Perdre pour Lui quelque chose ici-bas, c’est toujours finir par le retrouver au centuple dans le Royaume !

Bien que Jésus soit populaire, la mise au tombeau se fera presque en catimini. Seules quelques femmes, parmi les plus proches, y assisteront. Indéniablement, leur attachement à Sa personne surpasse celui des hommes. Alors que ceux-ci, suite à l’arrestation de Jésus à Gethsémané, se sont enfuis, les femmes restent le lien tenu qui demeurent entre Jésus et le groupe de Ses disciples, celles qui continuent à Le suivre même si, humainement, il n’y a plus de raisons de le faire. Bientôt, elles le verront : leur fidélité et leur persévérance paieront ! Comme Joseph d’Arimathée, elles vont être récompensées au-delà de tout ce qu’elles pouvaient imaginer !

jeudi 11 novembre 2010

Chapitre 23, versets 44 à 49

La mort de Jésus

Contrairement à la demande des chefs religieux et de l’un des brigands, Jésus ne descendra pas de la croix, mais il y mourra. Les signes réclamés par les opposants et les moqueurs ne s’accompliront pas. Pour autant, loin de là, Dieu le Père ne laissera pas Son Fils agoniser et expier le péché du monde sans marque visible du témoignage de Son identification à Sa personne. Comme le Père fut présent de manière visible et audible lors de l’entrée du Fils dans Son ministère public : Luc 3,21-22, Il l’est également lors de Sa sortie. Au lieu et en place d’une colombe et d’une voix audible, Luc nous fait part de deux faits surnaturels marquant les instants qui virent l’agonie suivie de la mort de Jésus, Fils de Dieu :

1. Une éclipse durable du soleil pendant trois heures sur tout le pays (ou toute la terre). Cette nuit pendant laquelle Dieu plongea le monde en plein jour nous parle de l’heure la plus ténébreuse de l’histoire de l’humanité : Luc 22,53. Elle fut celle au cours de laquelle l’âme du Fils, en communion permanente avec celle du Père, fut, à cause du péché, séparée de Lui et submergée par la mort et les ténèbres. Rien ne traduit mieux la solitude que ressentit le Fils de Dieu à ce moment que le cri que Lui arracha l’immensité de Sa détresse : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » : Mat 27,46. Mort dans l’âme de Jésus, les ténèbres qui couvrirent la terre sont aussi le témoignage du deuil du Père et de toute la création pour la mort du Fils.

2. Le second fait est la conséquence directe du premier. Le Fils de Dieu ayant porté nos péchés, plus rien désormais ne barre l’accès du pécheur à la présence sainte et lumineuse de Dieu : cf Hébr 10,19 à 22, Dieu en témoigne par le fait qu’au moment même où le Fils expire et que les ténèbres couvrent la terre, le voile qui séparait dans le temple le lieu saint du lieu très saint se déchire par le milieu. Que les opposants de Jésus le sachent désormais : Celui-ci était bien le Messie de Dieu, le seul par qui le pardon et la réconciliation avec Lui sont possibles !

Les effets de l’œuvre parfaite de rédemption accomplie par Christ ne tardent pas à se faire ressentir. Le centenier romain, qui a conduit Jésus au supplice et asssité aux événements entourant Sa mort, sera le premier à Le dire : cet homme n’était pas coupable, Il était juste. Selon Matthieu, sa confession ira même plus loin. « Assurément, dira-t-il, cet homme est le Fils de Dieu ! : Matthieu 27,54." La foule qui était dans l’expectative ne l’est plus. Elle repart en se frappant la poitrine. Elle le sait elle aussi : les chefs religieux l’ont trompé. Ce n’est pas à une exécution qu’elle a assisté, mais à un crime, et le plus grand qui soit : le meurtre du Fils de Dieu !

mardi 9 novembre 2010

Chapitre 23, versets 33 à 43

Jésus crucifié

C’est au lieu appelé le Crâne que la marche de Jésus, quittant Jérusalem chargé de Sa croix, s’arrêta. Pour la dernière fois ici, Ses pieds foulèrent le sol et la terre de Palestine. Le temps où Jésus allait de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant toux ceux qui étaient sous l’emprise du diable : Actes 10,38, est désormais derrière Lui. Au bout de Sa course, se trouve une impasse et au fond de l’impasse une croix. C’est, en apparence, ainsi que les chose se présentent et qu’elles sont perçues par tous ceux qui, jusqu’à la fin, contesteront les prétentions de Jésus à la messianité. Trois jours plus tard, ce sera une autre histoire…

Dans la sobriété la plus totale et la plus dépouillée, Luc fait état de la crucifixion de Jésus et des deux malfaiteurs sur le sommet de la colline. Si Jésus n’est désormais plus capable d’aucun mouvement, les cœurs autour de Lui sont loin d’être dans le calme. Elevé sur la croix, Jésus ne peut plus agir. Mais Il peut voir, entendre et, encore, parler et prier. Et ce qu’Il voit, entend et dit nous est rapporté ici :

1. ce que Jésus voit : une foule nombreuse dans l’expectative. Il est relativement aisé de manipuler une foule et de l’entraîner, comme l’ont fait les chefs religieux, dans un mouvement irréfléchi de violence ponctuelle : Luc 23,16. Mais vient le moment où la foule s’interroge : avons-nous vu juste ? Ne sachant plus trop où elle en est, la foule regarde : ce qui va se passer, espère-t-elle, va lui indiquer si elle avait raison ou tort de demander la condamnation de Jésus.

2. ceux que Jésus voit et entend : ce sont Ses moqueurs, les chefs religieux et les soldats. Tous tiennent les mêmes propos : si Jésus était ce qu’Il prétend être, qu’Il le prouve maintenant en se tirant Lui-même de ce mauvais pas dans lequel Il se trouve. Manifestement, ceux qui le tournent en dérision n’ont pas compris le sens décisif de ce qui se passe ici. Si Jésus se sauvait Lui-même, Il ne pourrait sauver les autres devant Dieu. Jésus doit mourir ! C’est à nous qu’Il pensa lorsque, contre Son intérêt, Il choisit de rester sur la croix plutôt que d’en descendre

3. ceux à qui Jésus parle. Ils sont deux. Le premier est Son Père, à qui Il demande de pardonner à ceux qui Lui causent ce si grand tort, invoquant comme raison de ce pardon leur ignorance et leur aveuglement. Le second est l’un des malfaiteurs qui, à contresens de son compagnon d’infortune, qui épouse les propos des moqueurs qui sont à ses pieds, ne demande pas la délivrance de sa situation mais fait appel à la miséricorde de Jésus pour demander la grâce de partager avec Lui Son règne futur. Jésus le lui assure. Il n’a pas de crainte à avoir. Sa requête sera exaucée. Aujourd’hui même, il sera avec Lui dans le paradis de Dieu.

Il se peut que, nous aussi, bien que dans une situation toute autre, nous soyons confrontés, comme Jésus, dans notre ministère à des demandes fortes de la part de gens qui, disent-ils, souhaitent voir l’action de Dieu dans leurs vies sous une forme ou sous une autre. Si Dieu opère telle ou telle délivrance, s’Il intervient de telle ou telle manière, alors, affirment-ils, ils croiront. Le silence de Jésus à ce type de demandes nous rappelle que c’est par la croix que passe la manifestation de la puissance de salut de Dieu. Le refus de la croix est le refus du lieu à partir duquel toute la puissance de résurrection et de vie de Dieu se déploie ! Qu’à l’exemple du brigand sauvé, Dieu nous donne de Le rechercher, non pour ce qui compte ici et maintenant, mais pour l’éternité !

lundi 8 novembre 2010

Chapitre 23, versets 26 à 32

Jésus en route vers Sa crucifixion

Le sort de Jésus scellé par la décision lâche de Pilate, Il fut emmené par la soldatesque romaine vers le lieu où Il devait être crucifié. Notons qu’en demandant Sa mort à Pilate, les responsables juifs savaient pertinemment à quel type de fin ils Le livrait. S’ils s’étaient tenus à réclamer un jugement contre Jésus, il aurait été possible, à leur décharge, de souligner leur volonté d’utiliser la justice comme recours au différent qui les opposait à Lui. Mais tel n’est pas le cas. Par leur attitude et leur demande insistante, clairement énoncée, de voir Pilate ordonner la crucifixion de Jésus, c’est non la recherche de la justice, mais leur haine envers Christ que les grands prêtres et les chefs expriment. « Les hommes, disait Blaise Pascal, ne font jamais le mal si complètement et joyeusement que lorsqu’ils le font par conviction religieuse. » Voir les chefs spirituels juifs de la nation réclamer à cor et à cris que soit infligé à Celui qui, de loin, est meilleur qu’eux, mais qui les gêne, le moyen de torture le plus raffiné qui ait été inventé par les Romains, en est la preuve la plus démonstrative !

Sur le chemin qui mène Jésus à la croix, Luc relève trois faits notoires :

1. la réquisition de Simon de Cyrène, un africain, pour porter la croix avec et derrière Jésus. Sans le mettre au rang d’une prophétie, ce partage de la croix entre Jésus et Simon est hautement significatif de ce qui allait se produire entre Jésus et de nombreux africains dans la suite de l’histoire. S’il y a bien une race qui, à l’instar de ce que vit Jésus ici, sera maltraitée, réduite en esclavage, méprisée et considérée comme moins que rien, c’est incontestablement la race noire, dominante de l’Afrique. Si les noirs ont partagé le sort de Jésus dans l’histoire, ils sont aussi ceux qui ont peut-être le mieux goûté les consolations qui viennent de l’expérience de porter la croix avec Lui, et d’être à la fois identifié à Lui et derrière Lui ! Leurs gospels, dans lesquels brillent leur espérance et qui font chanter aujourd’hui des millions de chrétiens, en sont les témoins vivants !

2. un échange de paroles entre les filles de Jérusalem et Jésus. Voyant les femmes qui étaient sur le bord du chemin se lamenter sur Lui, Jésus corrigea leur point de vue. Entre Lui et elles, leur fit-il comprendre, le plus à plaindre n’est pas Lui. Ce qui attend Jésus, certes, est terrible, et indescriptible. Mais ce qui attend les femmes de la ville qui, alors qu’elle en avait l’occasion, a refusé la paix que Dieu lui offrait : Luc 19,41 à 44, aura, pour elles et les générations qui vont leur succéder, une portée grave et douloureuse ! La suite de l’histoire, qui verra la destruction de la ville et de la nation et la dispersion des Juifs hors de leur pays pour près de 19 siècles, sera la justification saisissante des paroles de Jésus.

3. l’adjonction à Ses côtés de deux malfaiteurs sur le chemin qui mène à la croix : une compagnie qui est la réalisation littérale de la prophétie précise d’Esaïe sur le sort du Messie à venir, Serviteur souffrant mis au nombre des malfaiteurs : Esaïe 53,12.



Au vu de la scène, la question se pose pour chacun de nous ! Où nous serions-nous trouvés, parmi quel public sur le chemin qui mène Jésus à la croix ?

samedi 6 novembre 2010

Chapitre 23, versets 13 à 25

Les décideurs de la mort de Jésus

Loin de produire le résultat espéré par les autorités religieuses de la nation, le passage de Jésus chez Pilate et Hérode ne fit que mettre en valeur les fausses motivations de celles-ci dans le procès qui Lui est fait. Jésus, disent de concert Pilate et Hérode, est totalement innocent des choses dont on L’accuse. Il ne se trouve en Lui rien qui mérite une quelconque condamnation, encore moins une condamnation à mort. Du coup, se retrouvent coupables, non l’accusé, mais les accusateurs.

S’il en faut un dans l’histoire, la condamnation dont écopera finalement Jésus est l’exemple même du caractère si facilement corruptible de la justice humaine. Tous les éléments sont ici réunis pour que Jésus soit acquitté. Le juge, ultime décideur, est convaincu de son innocence. Il le dit et l’atteste par trois fois au moins : le dossier à charges est vide. Il n’a rien trouvé à retenir contre Jésus. Selon la justice, il n’y a qu’une option pour conclure le dossier Jésus : un non-lieu et Sa remise en liberté sans condition. Sous la pression du nombre, et à cause de l’intérêt politique évident qu’il en tire en allant dans le sens voulu par les autorités juives, Pilate, contre sa conviction intime, tranchera contre Jésus. La suite de l’histoire montrera malheureusement que la décision prise ne profitera à personne. Une génération plus tard, l’autorité de Rome, contrainte sous la pression juive à condamner Jésus, prendra Jérusalem dans le sang et en déportera ses habitants. Le pouvoir politique contraint par le religieux finira par se retourner contre lui, comme il en sera d’ailleurs ainsi en France à la Révolution, après qu’ensemble le roi et le clergé aient organisé le massacre de la Saint-Barthélemy. Les liens de l’alliance qui unit les ennemis de Jésus, contrairement à ceux qui forge la relation de Ses amis, ne résiste pas à l’usure du temps.

La coutume romaine voulant qu’à chaque fête de Pâque le gouverneur relâche un prisonnier, celui que la foule demandait : Mat 27,15, notons enfin pour quel gain les autorités juives plaideront la condamnation de Jésus. « Vous avez renié le Saint, le Juste, leur dira Pierre plus tard, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier : Actes 3,14 » : Barabbas (nom qui signifie fils du père). Derrière le caractère abject du fait se révèle pour nous toute la beauté incompréhensible de la grâce de Dieu. Car, au fond de nous-mêmes, nous sommes tous des Barabbas, des fils du Père déchus, de la nature du meurtrier par excellence, le diable : Jean 8,44. Et nous avons tous à notre portée la possibilité de notre acquittement face à la justice de Dieu et de notre libération pour une seule raison : la mort de l’Unique Fils du Père, Jésus, à notre place ! C’est sur le fond sombre du pire des crimes que brille, dans ses plus beaux éclats, le joyau de la grâce de Dieu, expression la plus aboutie de Son amour pour nous !

vendredi 5 novembre 2010

Chapitre 23, versets 8 à 12

Jésus devant Hérode

Après Pilate, les dispositions de cœur d’Hérode envers Jésus pourraient à priori sembler plus favorables pour Lui. La notoriété de Jésus n’étant plus à faire, Hérode, par curiosité, se disait qu’il pouvait être intéressant de connaître cet homme singulier qui provoquait tant de remous et de controverses parmi le peuple juif. Il accueillit donc l’occasion qui lui était donnée d’une rencontre personnelle avec Jésus comme une opportunité de juger par lui-même de ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui un phénomène de société.

La déception de Hérode fut à la hauteur de son attente. Comme Pilate, il fit l’expérience dans un autre domaine que ce que Jésus incarne n’entre pas dans les catégories par lesquelles les hommes aiment classer leurs semblables. De même que Jésus n’est pas un roi comme les autres rois de ce monde, il n’est pas non plus un phénomène de foire, une bête de spectacle, une sorte de super magicien ou un faiseur de miracles. Les miracles que Jésus a fait, et qui étaient à la base de ce qui façonna Sa notoriété publique, n’avaient pas pour objet de séduire les hommes pour les gagner à Lui. Ils étaient, montrent les Evangiles, des signes indicateurs de ce qu’Il était. Ils étaient à la fois les porteurs d’un message, la manifestation concrète de la véracité de ce que Jésus affirmait être, et les moyens que Dieu utilisait pour incarner la grâce et l’amour dont Il voulait nous faire part par Son Fils au point où nos sens pouvaient les percevoir : 1 Jean 1,1-2. Le souhait d’Hérode de voir Jésus opérer un miracle sous ses yeux ne pouvant atteindre ces buts, le potentat en sera, à son grand dépit, privé.

Outre ce constat, le refus de Jésus de répondre à l’attente d’Hérode est riche d’enseignements pour nous. Alors que, face à Pilate, que Son procès gênait, Il fut assez prolixe, Jésus fait, en apparence, face à Hérode qui semble ouvert et bien disposé envers Lui, l’inverse de ce qu’il faudrait. L’attitude de Jésus paraît presque suicidaire : d’une part, Il ne fait rien face à Pilate pour relativiser les accusations dont Il est l’objet, d’autre part, Il choisit volontairement de décevoir Hérode qui manifestait à Son égard une attitude réceptive. Combien nous avons à apprendre ici de la liberté de Jésus. Cette liberté a une source : l’allégeance totale, unique, exclusive du Fils au Père, allégeance qui, seule, montre Jésus, rend capable de rester fidèle dans ce monde à la vérité qu’on incarne sans qu’aucune pression, fût-ce au prix du sacrifice de notre vie, ne puisse nous amener au compromis. Comme Il l’aura été toute sa vie, Jésus se montre, à l’heure la plus difficile, exemplaire dans Sa conduite. Sachons-le : les deux réalités ne vont pas l’une sans l’autre. On ne peut faire preuve de résistance à la séduction sous la pression que si, dans la vie courante, sans pression, on fait le choix constant de la fidélité à la vérité de ce que l’on est en Dieu. ! Que Dieu forge en nous la personnalité consistante qu’Il cherche à bâtir au travers des multiples tests auxquels Il nous expose !

L’entretien de Jésus avec Hérode se termine de manière curieuse. D’ennemis qu’ils étaient, Pilate et Hérode deviennent amis. L’amitié, qu’elle se bâtisse sur de justes causes ou pas, est toujours faite du même ingrédient : la révélation d’une similitude de points de vue ou d’une convergence d’intérêts qui rapproche. Ce rapprochement soudain d’Hérode et de Pilate, suite à leur rencontre personnelle avec Jésus, est parlant. Il témoigne du fait que, quoi que ce soit que l’on ait comme position face à Jésus, la confrontation avec Lui bouge inévitablement les lignes. Jésus rapproche toujours les uns des autres : ceux qui choisissent d’être Ses ennemis deviennent amis, ceux qui choisissent d’être Ses amis ne sont plus ennemis. Béni soit Dieu pour la grande famille des amis de Jésus !

lundi 1 novembre 2010

Chapitre 23, versets 1 à 7

Jésus devant Pilate

Si, dans le mandat que l’apôtre Paul reçut au jour de sa conversion, il est, dès le départ, fait mention de sa future comparution devant les rois pour être témoin de Christ : Actes 9,15, il ne sera pas le premier à en faire l’expérience. Jésus, avant lui, sera mené devant les autorités pour attester de ce qu’Il est et être jugé en conséquence de cause. Si tous les disciples ne sont pas appelés à passer par ce chemin, tous, selon Jésus, doivent en concevoir l’éventualité : Marc 13,9. Car, s’il porte en premier atteinte aux prétentions du pouvoir religieux, inévitablement, par rebond ou par sa capacité d’influence, le témoignage de Christ bouscule l’ordre établi et touche aux domaines de compétences du pouvoir civil.

La condamnation de Jésus prononcée par le sanhédrin, celui-ci décida de Le conduire à Pilate, seule autorité en mesure de prononcer la sentence finale à Son sujet. Trois accusations, présentées comme une atteinte au pouvoir de Rome, furent présentées à Pilate contre Jésus par les représentants du sanhédrin juif. Nul doute qu’il y a eu tout au long de l’histoire bien des procès qui furent le résultat d’assemblages et d’arrangements contre nature. Celui de Jésus dépasse en incongruité l’inimaginable : bridées par Rome, les autorités juives, pour se débarrasser de Lui, ne trouveront rien de mieux que de se faire l’avocate des intérêts de leur conquérant. S’il y a une situation dans laquelle s’applique à la perfection une des maximes préférées de Machiavel, la fin justifie tous les moyens, c’est ici qu’on la trouve !

Revenons sur les trois actes d’accusation présentés contre Jésus pour en voir la validité :

1er acte : cet individu incite notre nation à la révolte.

Contre qui ou quoi ? L’hypocrisie religieuse, la dureté de cœur, le joug du péché dans les vies : oui ! Le pouvoir en place, la légitimité de l’autorité de Rome : pas une seule fois ! Jésus n’a t-il pas accueilli, pour les secourir, aussi bien juifs que romains, tel le centenier de qui Il a loué la foi : Luc 7,9 !

2ème acte : il empêche de payer les impôts à César

Soit les évangélistes ont menti, soit les juifs qui ont entendu Jésus ont des problèmes d’audition ! Car c’est tout l’inverse que Jésus a prôné et pratiqué : Luc 20,20 à 26.

3ème acte : il se dit lui-même Christ-roi

Nous touchons ici seulement à un aspect qui sort du complet mensonge. Même si Jésus a refusé, tout au long de Sa vie, les occasions qui Lui étaient données d’être roi : Luc 4,5-6 ; Jean 6,15, la vérité se trouve dans ce dont l’accuse le sanhédrin devant Pilate. La royauté à laquelle Jésus est appelée n’est juste pas la même que celle qu’exercent les potentats de ce monde. Jésus ne manquera pas de le faire connaître à Pilate, sans nier le fait, qu’effectivement, Il est le vrai Roi des juifs : Jean 18,33 à 38. Contraint à condamner Jésus sous la pression : Luc 23,13 à 25, Pilate trouvera ici les moyens de sa vengeance. Au grand déplaisir des autorités juives, il fera sur la croix valider en trois langues l’affirmation de la royauté de Jésus sur elles, si bien qu’en Le regardant crucifié, c’est leur propre condamnation qu’elles liront : Jean 19,19 à 22.


Malgré la gravité des éléments apportés et la véhémence des accusateurs, Pilate ne trouve rien de délictueux, dans les actes ou les positions prises par Jésus, qui mérite la mort. Ayant appris que Jésus sort de la Galilée, il choisit, solution commode, de se débarrasser du problème Jésus en L’envoyant à Hérode qui, comme par hasard, se trouvait aussi à Jérusalem à ce moment-là.

vendredi 22 octobre 2010

Chapitre 22, versets 63 à 71

Interrogatoire de Jésus devant le sanhédrin

Ayant donné au Père son oui pour boire la coupe de souffrance liée à l’expiation du péché et l’œuvre de salut du monde, Jésus n’offrit, à partir du moment où Il fut fait prisonnier, ni résistance, ni contestation aux mauvais traitements qui Lui furent infligés. Passif comme l’agneau qu’on mène à la boucherie : Esaïe 53,7, bien que Fils de Dieu, Jésus laisse Ses gardiens déchaînés Le tondre de Sa dignité. Ni respect pour Sa personne, ni reconnaissance à la présomption d’innocence à laquelle a droit tout justifiable ne Lui sont reconnus. Avant même Son procès, qui doit établir la cause de Sa condamnation, Jésus est traité comme un usurpateur. Les brutes qui s’occupent de Lui à cette heure ne font que démontrer ce que Dieu ne cesse de dire de l’homme naturel livré à lui-même, sans crainte d’une réprobation : un être capable des pires abjections et violences gratuites, contaminé dans toutes les parties de son être par le mal : Rom 3,10 à 18.

Avec le procès, nous entrons dans ce qui constitue le cœur du délit reproché à Jésus : Sa prétention à se présenter comme le Christ promis dans les Ecritures, le Fils du Dieu vivant ! Sommé de se justifier à ce sujet, Jésus ne répondra ni par l’affirmative, ni par la négative. Bien que ne niant rien, Il laissera Ses juges prononcer eux-mêmes le verdict qui Le concerne. L’ambiguïté des réponses de Jésus n’a ici rien de troublant. Sa vie entière et toutes les œuvres qu’Il a pratiqué depuis Son entrée dans le ministère après le baptême de Jean, témoignent avec force de ce qu’Il est. Si Ses juges n’ont pas trouvé jusque là d’évidences suffisantes pour reconnaître qui Il est, sans pour autant en trouver pour le nier, rien ne peut désormais y faire. Jésus sera donc condamné pour avoir osé prétendre qu'Il est le Fils de Dieu, ce qu’Il était réellement ! Il sera condamné sans qu’aucune preuve ne pourra être apportée du caractère usurpatoire de cette affirmation, le doute subsistant donc jusqu’au bout dans la tête de Ses juges.

Outre le caractère unique et arbitraire du jugement rendu ici, la façon dont Jésus se comporte est un exemple pour nous. Il nous montre que lorsque la mauvaise foi siège sur le trône de la justice, il n’est ni nécessaire, ni utile d’étayer sa défense. Il nous suffit, comme Jésus l’a dit, de dire ce qui sera de nous devant Dieu. Plus que des arguments, c’est notre assurance et notre espérance qui plaident le mieux en notre faveur : cf Actes 4,13. Rappelons-nous en en toutes circonstances : c’est dans la vérité seule que se trouve la puissance de Dieu !

jeudi 21 octobre 2010

Chapitre 22, versets 54 à 62

Reniement de Pierre

Jésus arrêté par les gardes, les disciples, conformément à la prophétie qui en avait été faite, des siècles auparavant : Zach 13,7 ; Mat 26,31, se dispersèrent. Pierre, cependant, ne put se résoudre à abandonner Jésus là. Ne pouvant Le suivre de près, comme il l’avait fait jusqu’alors, il se mit à Le suivre de loin, à distance, pour voir sans doute comment les choses allaient tourner et ce qui allait advenir de Lui.

Dans la démarche qu’il suivit, nul doute que Pierre eut voulu rester caché. Il se fit donc le plus discret possible, essayant de se confondre à la foule des curieux et des personnes qui se trouvaient là sans se faire remarquer. Il ne le put longtemps. Pierre ne pouvait effacer le passé, rayer de sa vie les trois années de proximité publique qu’il avait vécu avec Jésus. En se liant à Lui de la manière qu’il l’avait fait, Pierre s’était identifié aux yeux de tous à Jésus. Son nom, son visage, toute sa personne n’étaient connus à l’extérieur qu’en lien avec Jésus. Comme il lui sera dit à trois reprises, quoi qu’il s’en défende, il est l’un d’entre les disciples de Jésus.

Etre disciple de Jésus implique inévitablement que nous laissions après nous, autour de nous, partout où nous passons, des traces ineffaçables de notre identification avec Lui. Il arrivera peut-être des moments dans notre vie où, comme Pierre, nous aimerions rester cachés, être assis là incognito au milieu d’une foule de moqueurs ou d’ennemis de Jésus, sans qu’elle sache qui nous sommes. Nous ne le pouvons pas longtemps. Tôt ou tard vient le moment de vérité où, contraint, nous devrons nous positionner face à Jésus. Qu’allons nous dire ?

Comme Jésus le lui avait prédit, Pierre ne trouva pas la force suffisante en lui-même de Lui rester fidèle. Par trois fois, avant que le coq ne chante, il nia Le connaître et L’avoir suivi. Allant plus loin que Luc, Matthieu le fait même prendre Dieu à témoin contre lui et jurer de ne pas être lié en quoi que ce soit à cet homme : Mat 26,71. Sous la pression des hommes, et, derrière, de Satan : Luc 22,31, le reniement de Pierre à l’égard de Jésus ne fut pas prononcé du bout des lèvres. Il fut, au contraire, vif, total, l’expression d’une position tranchée et qui n’autorisait aucun appel.

Nous ne savons chez qui, lorsque les regards de Jésus et de Pierre se croisèrent, la douleur fut la plus grande. Ce qui est certain, cependant, est que la tristesse de Jésus ne fut pas la même que celle de Pierre. Jésus n’était pas déçu. Il savait d’avance dans quel scénario Pierre allait entrer. La tristesse de Jésus était pour Pierre, non pour Lui. Celle de Pierre était de se rendre compte qui il était, à quel point il avait pu se tromper sur lui-même.

Ne jetons pas la pierre à Pierre. Aucun de nous, sans la force du Saint-Esprit, n’est capable de mieux. Combien de fois, même nés de nouveau, n’avons nous pas fait preuve de lâcheté, eu honte de nous afficher comme disciples de Christ ! Comme Pierre, alors que nous aurions dû parler, nous nous sommes tus ! Seule la grâce et l’intercession de Christ fera que les pleurs amers de Pierre aboutiront à sa restauration. Aucune défaite, aucune trahison, si elle est suivie de repentance, ne nous disqualifie à jamais ! Que Dieu nous donne aujourd’hui de trouver en Lui les forces qui nous manquent en nous-mêmes pour Le suivre !

mardi 19 octobre 2010

Chapitre 22, versets 47 à 53

Arrestation de Jésus

Jésus ayant donné au Père Son plein accord pour boire jusqu’à la lie la coupe de Sa colère contre le péché, point n’est désormais utile d’attendre plus longtemps. L’Amen de Jésus à peine prononcé, une troupe de soldats armés, conduite par Judas, fait irruption dans le lieu où Il se trouve avec Ses disciples. L’arrestation de Jésus va donner lieu, entre Lui et les personnes présentes, a trois types de confrontation significatives :

1ère confrontation : Jésus et Judas

Jésus relève l’hypocrisie, plus, la perfidie dont il fait preuve dans le moyen qu’il a choisi pour indiquer à la troupe quel est Celui qu’elle doit arrêter. Nul doute que, si Judas signe par son geste la condamnation de Jésus, Jésus, par Sa remarque, fait la même chose pour Son ancien ami qui le trahit. La parole dite ici par Jésus ne quittera plus Judas qui, effaré par la prise de conscience soudaine de l’horreur de son geste, dévoré par le ver rongeur du remords irréparable, ne trouvera par la suite pas d’autre alternative que le suicide pour y échapper. Malheureusement pour lui, en vain !

Judas est la démonstration même du fait que Satan n’a pas d’amis. Ses complices ne sont que des outils temporaires qu’il utilise pour des fins précises, avant de les laisser livrés à eux-mêmes et leur propre condamnation. Ce n’est pas Jésus qui se trouve ici, par la perfidie de Judas, dans une impasse. C’est Judas ! En le livrant, il ne fait, pour son propre malheur, qu’accomplir ce qui est écrit : Psaume 41,10, ce qui était déterminé d’avance pour que le Christ, Jésus, soit le Sauveur du monde : Actes 2,23.

2ème confrontation : Jésus et les disciples

Pressentant ce qui allait se produire, les disciples restés fidèles réagirent. Pas question pour eux de laisser faire sans opposer un minimum de résistance. Sans attendre les instructions de Jésus sur ce qu’il convenait de faire, l’un d’eux, que Jean identifie à Pierre : Jean 18,10, se saisit de l’épée pour trancher l’oreille d’un des serviteurs du grand-prêtre. Il ne reçut en retour que la désapprobation du Maître qui, réparant sa faute et donnant une fois de plus la preuve de qui Il était, guérit à l’instant même l’oreille blessée de la victime de l’emportement de Pierre.

Le geste de Jésus à cet instant même est significatif. Il est évident que, s’il avait été retenu par ceux qui, par la suite, se réclamaient de Lui, toute l’histoire du monde en aurait été changé. Jamais, en aucune circonstance, pour aucun prétexte, il n’est justifiable qu’une seule goutte de sang ne soit versée pour la défense de la cause de Christ. Quiconque croit, en prenant l’épée, défendre de manière légitime les intérêts du Christ, se fourvoie totalement. Parce que le Christ, dans Sa nature est différent de tous et supérieur à tous, les armes avec lesquelles Ses serviteurs combattent pour Lui ne doivent en rien être la réplique de celles qu’utilisent Ses ennemis. Utiliser les mêmes armes qu’eux, c’est encourir, au même titre qu’eux, Sa réprobation. « Lorsqu’on lutte contre un mauvais adversaire avec les mêmes armes, les mêmes moyens que lui, on s’identifie forcément à lui. La juste cause est inévitablement corrompue par de mauvais moyens : Jacques Ellul »

3ème confrontation : Jésus et les chefs religieux

Jésus relève à leur encontre l’hypocrisie de leur comportement et, à cette heure, le caractère ténébreux de leur façon d’agir. Tous les jours, en effet, Jésus était, s’ils l’avaient voulu, à leur merci. Jamais, en aucune occasion, Il n’a cherché à fuir ou à se cacher d’eux pour agir, comme ils le font envers Lui, contre eux par derrière ou en douce. Une dernière fois, s’ils veulent bien l’entendre, le fait que Jésus était, de manière permanente, dans la lumière est une preuve incontestable que c’est en Dieu et par Dieu seul qu’Il vit : Jean 3,20-21. A contrario, l’attitude des chefs, venus de nuit et en catimini arrêter Jésus, témoigne d’une chose : ce qui les inspire n’est pas le Dieu de lumière, mais la puissance des ténèbres !

Tous les faits et les paroles relevés ici par Luc lors de l’arrestation de Jésus témoignent d’une seule réalité : les seuls coupables dans cette affaire sont ceux qui sont autour de Lui : Judas, par sa traîtrise et sa perfidie, les disciples, par leur mauvaise réaction, les chefs par leur lâcheté. Un seul est juste : c’est Lui. toute la suite de l’histoire jusqu’à la résurrection ne va faire que confirmer cette réalité !



lundi 18 octobre 2010

Chapitre 22, versets 39 à 46

Prière de Jésus au mont des Oliviers

C’est dans le lieu où Il avait coutume de se rendre pour être à l’écart, sur le mont des Oliviers, que Jésus sentit le besoin, avant d’affronter l’épreuve qui était devant Lui, de se retirer avec Ses disciples. Nous avons tous besoin, comme Jésus, de lieux précis qui sont pour nous des lieux de refuge, de repli même, dans lesquels nous pouvons nous retirer pour pouvoir vivre des temps de cœur à cœur avec Dieu : cf Mat 6,6. Bénédictions dans les temps de paix, ces lieux deviennent, dans le moment de l’épreuve, les lieux ultimes de ressources, les derniers que nous quitterons pour, après avoir rencontré Dieu et trouver en Lui les provisions de force qui nous sont nécessaires, affronter l’épreuve qui vient.

Les récits de Matthieu et de Marc divergent quelque peu de celui de Luc dans les détails de ce qui se vécut ici. Plusieurs constantes majeures reviennent cependant dans les récits :

1. Si Jésus est venu au mont des Oliviers, c’était pour avoir un temps de communion intense avec Son Père dans la prière. Si Matthieu et Marc mettent l’accent sur les aller et retour de Jésus vers Ses disciples endormis, ce qui a retenu l’attention de Luc est l’intensité avec laquelle Jésus prie ici. Il est le seul à témoigner de la souffrance mentale aiguë dans laquelle se trouvait Jésus, souffrance qui se traduisit par un phénomène hors du commun : la transformation de Sa sueur en grumeaux de sang qui perlaient sur Son visage et tombaient à terre. S’il est juste sur le plan historique (la mention manque dans plusieurs manuscrits anciens), le fait témoigne du combat qui fut Celui de Jésus à ce moment, combat que l’on sent aussi dans les autres écrits. Quoique présente dans toute Sa vie, la résistance de Jésus contre la tentation du péché, de la démission et du choix du chemin facile est ici à son sommet, une résistance qui va jusqu’au sang : Hébr 5,8 ; 12,3-4.

Si Jésus a souffert dans le combat qu’Il a mené au désert, au début de Son ministère, contre le diable, Il apparaît que la lutte la plus difficile qu’Il ait à soutenir est celle de Sa volonté face à celle de Son Père. Nous pensons parfois que nos plus grandes luttes sont celles que nous connaissons à l’égard du péché, du monde ou du diable. Il n’en est rien ! « Nos plus rudes batailles, témoigne Ronald Dunn, nous opposent à Dieu ! » . Telle est la leçon que dut apprendre en son temps Jacob : Genèse 32,23 à 33. Telle est l’expérience que connut ici Jésus. Telle sera la réalité qui conclura aussi nos vies !

2. Si Jésus est venu au mont des Oliviers avec Ses disciples, c’est qu’Il souhaitait leur accompagnement et leur soutien pour cette heure difficile qui était devant Lui. Il y a des choses que, comme Jésus ici, nous devons affronter seul. Pour autant, si nous sommes frères et que nous appartenons à une véritable communauté, nous ne devrions pas les vivre seuls. Même si les autres ne seront pas avec nous dans le moment le plus difficile, nous aurons vécu, dans les instants qui le précèdent, la réalité de leur soutien.

Jésus n’aura pas eu cette joie. Est-ce pour cette raison que, les hommes faisant défaut, Dieu enverra un ange pour Le fortifier ? Possible ! L’expérience vécue ici par Jésus est porteuse de deux leçons, essentielles à retenir pour tout serviteur de Dieu. la première est que la solitude est souvent la part de celui qui est appelé à de hautes destinées sur le plan spirituel, les hautes destinées se comprenant comme l’exigence d’un grand sacrifice pour accomplir le dessein que Dieu a en vue pour lui. La seconde est que, si les compagnons de route sont rares sur ce chemin, Dieu, Lui, ne manquera pas !

3. Le vécu de Jésus au mont des Oliviers est la démonstration de la justesse de Ses propos à Pierre au sujet de son incapacité, et celle des autres disciples, à Lui être fidèle jusqu’au bout. Elle est le prélude au scénario écrit et annoncé d’avance par Jésus à leur sujet, à savoir leur abandon à tous.

Combien sont douloureuses, et pourtant nécessaires, les leçons de vérité que nous enseignent la vie et l’école de la souffrance sur nous-mêmes. Nous ne pouvons ni suivre Jésus, ni mener avec Lui le combat d’ordre spirituel par nos propres forces. Il nous faut l’apprendre, pas une, mais de multiples fois. Que le vécu de ce jour m’aide à mieux apprécier encore le prix que Tu as payé pour mon salut et la nécessité d’être dans Ta proximité, Seigneur, pour sortir vainqueur des luttes liées à mon témoignage dans ce monde !

samedi 16 octobre 2010

Chapitre 22, versets 35 à 38

La bourse, le sac et l’épée

Totalement habité, depuis Son entrée à Jérusalem, par la perspective de Sa mort prochaine, Jésus, qui sait que Son arrestation n’est désormais plus qu’une question d’heures, fait part ici, une fois de plus, de Sa préoccupation pour les Siens. Car, si elle met un terme à l’itinérance de Son ministère, l’arrestation de Jésus porte en elle-même une autre conséquence. Elle signifie aussi pour les disciples la fin d’une étape. Jésus les invite donc à faire un bilan et à témoigner, à rendre compte pour eux-mêmes de leur vécu avec Lui durant ces quelques trois années pendant lesquelles, abandonnant toute sécurité, toute activité destinée à les faire vivre, ils se sont mis à Le suivre. Ont-ils manqué de quelque chose ? Leur foi en Lui, en réponse à Son appel à Le suivre, s’est-elle montrée décevante ? La réponse est unanime : Jésus a toujours été, en tant que Maître, en tout temps, en toutes circonstances, à la hauteur de Sa responsabilité !

Si jusqu’à présent les disciples ont pu accompagner leur Maître, Jésus veut les en rendre conscients : c’est désormais seul qu’Il va emprunter le chemin qui s’ouvre devant Lui. Pierre a eu beau protester du contraire : l’heure de la séparation (momentanée) est venue. On peut, en tant qu’amis de Jésus, Le suivre dans beaucoup de Ses œuvres et de Ses engagements. Il y a un domaine cependant dans lequel on ne trouve à côté de Lui nulle trace d’homme. C’est ce moment où, comme grand-prêtre, Jésus entre dans le lieu très saint pour, une fois pour toutes, par le sacrifice de Sa propre vie, faire l’expiation du péché du monde : Hébreux 8,7.11-12. Or, ce moment, cette heure pour laquelle Jésus est venu, est arrivé : Jean 12,23-24.

Privés de Jésus, ils doivent en prendre conscience, les disciples perdent d’un seul coup tous les bienfaits inhérents à Sa présence. D’une situation de privilégiés, ils basculent d’un instant à l’autre dans celle où se trouve le commun des mortels sans Jésus. Perdant Jésus, ils perdent Celui qui était le garant de leurs vies dans trois domaines :

- le domaine de la bourse : ils devront désormais eux-mêmes trouver les ressources pour leur propre besoin.

- le domaine du sac à provision : alors qu’ils ont vécu des provisions de la grâce de Dieu, c’en est fini ! Ils doivent eux-mêmes veiller à avoir assez pour leur lendemain.

- le domaine de l’épée : Jésus parti, la protection de leurs vies n’est plus autrement assurée que par leurs propres moyens de défense.

Serviteurs de Dieu, qui vivons à plein temps depuis de nombreuses années au service de Jésus, réalisons-nous à quel point Sa fidélité est la cause unique de notre qualité de vie ! Les années, les décennies passent et se succèdent : la fidélité de Jésus demeure ! Avec les disciples de la 1ère heure, nous ne pouvons, à l’égard de Jésus, que rendre le même témoignage : Jésus, Tu as été et tu es toujours à la hauteur ! Nous ne manquons de rien ! Tu es celui qui pourvoit à nos besoins vitaux de façon plus sûre que ne pourrait le faire la sécurité qu’offre un bon emploi ou les armes de défense humaine les plus sophistiquées. Tu te révèles, pour ceux qui sont à Ton service, le meilleur employeur, Celui qui se montre le plus soucieux de la satisfaction des Tiens dans leur besoins essentiels. Qu’honneur et gloire te soient rendus pour ce témoignage de fidélité séculaire dont, en tant que Maître, Tu as fait preuve envers tous Tes ouvriers !

vendredi 15 octobre 2010

Chapitre 22, versets 31 à 34

Jésus annonce le reniement futur de Pierre

S’il y a un disciple parmi les douze qui était bien placé pour être considéré comme le plus grand, c’était bien Pierre. N’était-il pas celui qui, le premier, avait confessé reconnaître en Jésus plus qu’un prophète, le Fils du Dieu vivant : Mat 16,16 ? N’était-il pas, avec Jacques et Jean, celui que le Seigneur avait choisi pour qu’il assiste, en privé, à Sa transfiguration : Luc 9,28 à 36 ; 2 Pier 1,16 à 18 ? N’était-il pas aussi celui à qui Jésus avait confié les clés permettant à tous les futurs croyants, d’origine juive ou païenne, d’entrer dans le Royaume : Mat 16,19 ; Actes 2 et 10 ? Une simple lecture des Evangiles et des premiers chapitres du livre des Actes suffit à le valider : du groupe des proches de Jésus, Pierre est bien, selon l’estimation humaine de la chose, le plus grand !

Peut-être parce qu’en son for intérieur Pierre le pensait, Jésus s’adressa à lui en particulier pour lui dire ce qui, bientôt, allait se produire. Une bataille spirituelle terrible allait avoir lieu. L’enjeu, la cible de cette bataille, initiée par le diable, était précise. Ce n’était pas Jésus (Satan avait-il déjà compris qu’il avait perdu face à Lui), mais Ses fidèles. L’objectif révélé des attaques menées par Satan rejoint en tous points celui que la prophétie de l’Apocalypse dévoile : Apoc 12,17. Puisqu’il ne peut atteindre la Tête, il s’attaque au corps ; puisqu’il ne peut tuer la mère, il s’en prend à sa progéniture. Dans cette épreuve qui viendra, Jésus l’annonce : aucun ne tiendra, Pierre, le fidèle parmi les fidèles, y compris.

De la même manière qu’il l’était à l’annonce par Jésus de Sa trahison par l’un des douze, Pierre est choqué, scandalisé ! Comment Jésus peut-Il dire une chose pareille ? Ne sait-Il pas à quel point Pierre Lui est attaché ? Ce que Jésus sait, c’est ce que Pierre ne sait pas encore ! C’est à quel point le cœur humain peut se tromper et s’abuser lui-même sur la capacité qu’il a à mettre en œuvre ses bonnes intentions. Jésus en rendra Pierre sensible avant l’heure même de son reniement, au moment où, à Gethsémané, il aurait dû, avec Lui, veiller et prier au lieu de dormir : Mat 26,40. Pour l’heure cependant, Pierre ne peut le concevoir. Il proteste, s’insurge, se défend ! Il en est sûr : jamais Il n’abandonnera Jésus. Il est prêt, non seulement à être jeté en prison, mais à mourir, s’il le faut, pour Lui et avec Lui.

Comme il en est pour Satan à l’égard de l’opinion qu’il se fait des hommes : Job 1,10 ; 2,6, la plupart des soi-disant certitudes que ceux-ci ont sur eux-mêmes s’avèrent, au filtre de l’épreuve, fausses, décevantes, illusoires. Non, l’homme n’a pas le pouvoir, seul, de tenir debout. Bien qu’il le pense, ce qui fait la colonne vertébrale de sa volonté naturelle est trop faible pour payer de sa vie son attachement à la vérité. Jésus, en passant, mentionne à Pierre l’unique cause à laquelle il devra, dans cette affaire, de ne pas s’être totalement écroulé : Sa prière pour lui et ses amis. C’est à la fidélité de Jésus seul que, nous Ses disciples, devons de ne pas Le renier et L’abandonner totalement ! Croyons-le bien ! S’il n’en tenait qu’à la force de nos résolutions, Satan n’aurait aucune peine à faire de nous des renégats et des apostats !

jeudi 14 octobre 2010

Chapitre 22, versets 24 à 30

Préoccupation hors-sujet

Bien qu’au bénéfice d’enseignements et d’une connaissance spirituelle capable de le faire entrer dans la compréhension même de la pensée et de la Personne de Dieu, le cœur humain ne change pas. Preuve en est par l’épisode relaté ici où, alors que Jésus se prépare à vivre, subir l’humiliation qui Le mènera à la croix, la seule question qui semble préoccuper les disciples est de savoir qui, parmi eux, peut être considéré comme le plus grand. Ce souci est d’autant plus étonnant que, quelques instants auparavant, les disciples s’interrogeaient et s’observaient pour discerner qui, parmi eux, pouvaient bien être le traître qui allait livrer le Maître à Ses juges. Le cœur humain n’est pas à une contradiction près. Il est si peu fiable que, d’une phrase à l’autre, il peut faire preuve de deux attitudes totalement contraires, sans que cela ne le gêne le moins du monde. Sans le Saint-Esprit, le cœur de l’homme, dit l’Ecriture, est tortueux et incurable : Jér 17,9. Ce n’est que sous Sa direction que notre vie peut réellement trouver unité et cohérence.

Puisque telle est la préoccupation des disciples, Jésus, au lieu de condamner, va y répondre. Il y a deux manières d’agir face à des préoccupations déplacées dans la vie des enfants de Dieu : soit les rabrouer, ce qui ne sert à rien, soit rebondir en convertissant leur mauvais sujet de réflexion en leçon bénéfique pour l’avenir. Il arrivera que Jésus rabroue, mais Il fera toujours suivre le reproche d’un enseignement didactique utile. Apprenons de Lui !

L’objet de discussion des disciples portant sur la grandeur, Jésus profite de l’occasion qui Lui est donnée pour faire part de Sa compréhension de cette notion : une compréhension à l’opposé de celle de ce que le monde entend sous ce nom. S’il y a bien quelqu’un qui soit apte à parler du sujet, c’est Jésus. Car qui, parmi les disciples, peut se vanter d’avoir la même origine, la même dignité, les mêmes pouvoirs que Lui ? De loin, en tous points, Jésus est Celui qui les surpasse. Pourtant, faisant référence à la grandeur, ce n’est sur aucun de ces points que Jésus s’appuiera pour en donner la définition. La véritable grandeur n’est pas celle qui consiste à montrer de quoi nous sommes capables pour nous élever, mais pour nous abaisser en vue du service ! Contrairement à la façon dont les grands de ce monde l’envisagent, la véritable grandeur ne se voit pas dans le fait d’être servi par les autres, mais dans la capacité de les servir ! Elle n’est pas dans la mesure de l’autorité et du pouvoir dont on fait preuve, mais dans les actes et les œuvres que l’amour qui nous inspire est capable d’engendrer en nous ! Si les disciples veulent se mesurer les uns aux autres, ce n’est pas vers le haut, mais vers le bas qu’ils doivent regarder. Le plus grand parmi eux est celui qui est capable de faire preuve de la plus grande humilité : non pas une humilité feinte, mais de celle issue d’une juste connaissance de soi alliée à une expérience de la grâce qui voit dans le service envers autrui une formidable opportunité de pratiquer l’amour en réponse à l’amour gratuit reçu de Dieu. Est grand celui qui, aimé de Dieu, répond, en servant autrui par amour ! 
Les disciples étant préoccupés du poids de gloire personnelle qui repose sur chacun, Jésus va aussi y répondre. Déjà, dans le passé, Jésus avait abordé ce sujet : Luc 18,28-30, leur laissant entendre qu’ils n’avaient pas à s’en soucier, Dieu ne pouvant être ingrat envers ceux qui auront démontré par leurs actes leur attachement à Sa Personne. Il le confirme ici de nouveau. Que les disciples ne s’inquiètent pas de la gloire qui leur est réservée ! Elle sera la même pour tous ! Ils seront ensemble, assis à la même table que Lui, dans Son royaume. Avec Lui, ils seront assis sur des trônes pour être juges des douze tribus d’Israël !

Avec le premier sur la question de la grandeur, il nous faut nous aussi entendre cet enseignement sur la gloire. Car, trop souvent, celle-ci habite la pensée des serviteurs de Dieu qui, comme les disciples, se lancent dans un jeu de comparaison et de compétition nuisible. Dieu ne regarde ni à la puissance d’influence que nous avons, ni à la popularité de notre ministère pour en juger la valeur. Ce qu’Il attend de nous est que nous soyons fidèles dans les occasions de services qu’Il met devant nous ! Pour le reste, c’est à Lui seul que les décisions honorifiques à notre encontre reviennent. Que ce soit les préoccupations qui sont celles de Dieu pour nous qui nous habitent, et non celles hors-sujet, liées à la flatterie de notre égo.

mardi 12 octobre 2010

Chapitre 22, versets 21 à 23

Révélation de la trahison de Judas

Mise à part la portée du symbole qu’elle revêt, la Cène que prend Jésus avec Ses apôtres est aussi un moment chargé de gravité et de vérité. Jésus profite de l’occasion pour faire aux douze qu’Il a choisi une double révélation :

1. la 1ère est que ce repas fraternel est le dernier qu’Il prend avec eux. C’est dans le royaume de Dieu seulement que se répétera la prochaine fois ce moment. L’institution de la Cène par Jésus annonce l’imminence de la réalisation des vérités qu’elle illustre. La mort de Jésus, le don de Sa vie en sacrifice pour le péché, n’est plus qu’une question d’heures.

2. la seconde est que c’est du sein même du groupe au milieu duquel Il se trouve que sort celui qui Le livre à Ses ennemis. A l’écoute des paroles de Jésus au sujet de celui qui Le trahit, nous ne ressentons de Sa part aucun haine. Le sentiment qui L’anime est plutôt la tristesse et le dépit pour lui. S’Il va mourir par effet de sa traîtrise, Jésus le dit : le plus à plaindre des deux n’est pas Lui, mais celui qui Le renie. La mort de Jésus sera un moment de douleur extrême, incommensurable. Elle aboutira cependant, par la puissance de Dieu, à une joie et une victoire ineffables. Le profit, par contre, de celui qui Le renie sera nul. Non seulement, il ne jouira en rien de ce pour quoi il a effectué cet acte de trahison, mais son geste lui ouvre les portes du malheur éternel ! Combien il est terrible, dira l’auteur de l’épître aux hébreux, de tomber entre les mains du Dieu vivant : Hébr 10,31.

Un grand débat interne, sous forme d’enquête, fera, sous les yeux de Jésus, suite à la dernière révélation qu’Il leur a faite. On imagine l’état d’esprit dans lequel il eut lieu, chacun cherchant au fond de sa mémoire l’indice qui le mettra sur la piste du coupable.

Alors que nous nous retrouvons ensemble autour de Jésus pour prendre la Cène, nous aimerions penser que ce moment est, pour chacun et pour l’ensemble de l’Eglise, celui où s’exprime le mieux notre adoration commune du Seigneur. Paul nous rappelle que ce moment doit surtout être pour nous une occasion de vérité, un instant où chacun s’examine et se juge devant Dieu : 1 Cor 11,23 à 31. Car si, comme Judas, nous pouvons faire bonne figure, Dieu connaît nos cœurs. Il sait exactement ce qui s’y trouve. Et si nous ne nous jugeons pas nous-mêmes, c’est à Son jugement que nous courrons. Dieu ne supportera pas, en effet que nous ajoutions au mensonge qui nous habite l’hypocrisie et la dissimulation. Que Dieu nous donne en toutes circonstances, et davantage encore lorsque nous prenons la Cène, témoignage de notre volonté d’être dans une communion avec Lui marquée par la lumière : 1 Jean 1,6-7, d’être des hommes vrais !

lundi 11 octobre 2010

Chapitre 22, versets 14 à 20

Institution de la Cène

Après avoir annoncé à multiples reprises aux apôtres que, montant à Jérusalem, il y allait pour être livré aux païens, souffrir et être tué, l’heure est venue pour Jésus de signifier de manière concrète le sens et la portée spirituelle du sacrifice qui allait être le Sien. S’il n’a en lui-même aucune vertu, le signe apparaît dans toute l’Ecriture comme étant, de la part de Dieu, le moyen par lequel la vérité qu’il illustre est à la fois expliquée et assimilée par celui qui y participe : la Pâque, la circoncision, le baptême, la Cène. La participation au signe est une façon que Dieu a voulue pour sceller de manière pratique, engagée l’adhésion de la personne à la réalité qu’il recouvre. Elle est une prise de position de laquelle nous sommes redevables à Dieu, Dieu étant, par le signe, celui qui nous appelle à entrer dans l’alliance que celui-ci exprime.

L’alliance nouvelle que Dieu initie, par Jésus-Christ, avec tous les hommes passant par la mort de Celui-ci, il était nécessaire que le signe qui la représente illustre le sacrifice consenti par le Seigneur pour la rendre opérante. Le signe institué ici, le pain rompu en souvenir du corps brisé du Seigneur pour notre péché, le sang versé en rappel de Sa mort nécessaire pour leur expiation, nous rappelle ainsi que, plus que la vie du Seigneur, Ses miracles, Ses discours et tous les autres signes qu’Il a pu démontrer tout au long de Son pèlerinage pour attester Sa messianité, Sa mort sur la croix, suivie de Sa résurrection, est et reste pour tous les temps le sommet de Son œuvre et le premier fait que nous avons à faire connaître au monde Le concernant : 1 Cor 2,2 ; 15,1 à 4.

S’il y a une chose de laquelle, chaque jour, nous devons témoigner et dont, en tant que chrétiens, nous devons nous souvenir, c’est que Jésus, le Fils de Dieu, est mort pour nos péchés et que, par Son corps brisé et Son sang versé, Dieu a fait alliance avec nous ! Jésus le rappelle clairement dans les quelques phrases qu’Il dit pour expliquer la symbolique du repas qu’Il prend avec les Siens : c’est pour vous que mon corps sera brisé et mon sang versé, et pour que vous vous en souveniez de manière permanente que J’institue maintenant ce repas : 1 Cor 11,23 à 26. Que ce fondamental de l’Evangile est et reste chaque jour au cœur de notre foi !

samedi 9 octobre 2010

Chapitre 22, versets 7 à 13

Préparatifs de la Pâque


Comme il en a été pour trouver l’ânon qu’Il devait monter pour entrer à Jérusalem : Luc 19,29 à 31, Jésus savait exactement vers qui aller et à qui s’adresser pour trouver le lieu où Il ferait la Pâque avec Ses disciples. Pierre et Jean sont envoyés dans ce but. Leur mission n’est pas de trouver par leurs propres moyens un local qui conviendrait à ce que le Seigneur avait en vue de faire, mais d’entrer dans ce qui était déjà préparé et, en quelque sorte, de se l’approprier pour le mettre au service du but pour lequel le Seigneur l’avait destiné.

Il arrive, certes, que les missions que le Seigneur nous confie ne se déroulent pas avec autant de facilité. La précision des détails donnés ici comme l’agencement des choses ne nous apparaît pas toujours de façon aussi évidente. Mais ce qui est certain est que le principe de base de la mission est toujours le même. Il n’est pas dans la pensée de Dieu que ce soit Son envoyé qui trouve par lui-même les moyens d’accomplir Sa mission. L’envoyé entre dans une œuvre que Dieu Lui-même a préparée : Ephés 2,10. Il peut donc compter, comme ce fut le cas ici, sur des directives précises de Dieu, directives qu’il recevra par le Saint-Esprit et qu’il verra se confirmer par les faits. La mission est la mission de Dieu, non la nôtre ; nous ne sommes que des assistants, des ouvriers qui travaillons avec Lui, et non à Sa place : 1 Cor 3,9.

Autre point déjà relevé lors de l’épisode de la mission donnée à deux disciples pour trouver l’ânon : Dieu sait où, partout, se trouvent les amis et les appuis dont Il a besoin en temps voulu pour l’œuvre qu’Il nous confie. Nous ne les connaissons pas, mais Dieu a disposé leurs cœurs de telle manière qu’ils seront prêts à Lui rendre, en temps voulu, le service rendu. Les moyens de Dieu vont largement au-delà de ce que nous pouvons estimer. Dans son découragement, Elie pensait être resté lui seul à craindre l’Eternel. Il lui sera répondu qu’avec lui, il y en avait encore 7 000 en Israël : 1 Rois 19,18.

Que Dieu nous donne, pour les missions qu’Il nous confie aujourd’hui, d’agir dans le plein repos que donne la foi en Sa toute-puissance et souveraineté !

vendredi 8 octobre 2010

Chapitre 22, versets 1 à 6

Entente maléfique

Si la mort de Jésus paraît, sur le plan humain, être le résultat de l’entente de forces qui Lui sont hostiles, c’est, précise l’Ecriture, à l’heure voulue et déterminée par Dieu que Son Fils donnera sa vie pour le salut du monde : cp Luc 22,53 ; Jean 12,23. C’était à la Pâque, fête qui commémorait pour les juifs leur libération d’Egypte sous Moïse grâce au sacrifice de l’agneau, que Jésus devait mourir. Aussi, bien qu’acteurs de cette mort, c’est dans le chronomètre de Dieu que Satan et les adversaires humains de Jésus agissent, pour accomplir ce que Dieu a arrêté d’avance : Actes 2,23. D’ailleurs, dit Paul, si telle avait été leur vision des choses, si, en faisant mourir le Fils de Dieu, ils avaient compris que c’était leur propre défaite qu’ils signaient, les chefs de ce siècle, et Satan avec eux, ne l’auraient pas crucifié : 1 Cor 2,6 à 9.

S’il y a une chose étonnante, c’est bien le trio hétéroclite qui se forme ici pour fomenter le complot qui doit aboutir à la mort de Jésus. Jugeons-en plutôt ! Nous y trouvons :

- les responsables religieux de la nation : scribes, chargés d’enseigner la parole : Mat 23,1, et grand prêtres, chargés d’officier le culte et de présenter les offrandes et les sacrifices à Dieu pour le pardon du peuple.

- Judas Iscariot, disciple renégat, bien plus intéressé par le profit matériel qu’il pouvait trouver en suivant Jésus que par les bénéfices spirituels : Jean 12,6.

- Satan, ennemi juré de Dieu depuis sa chute

Si on s’attend, dans un complot monté contre le Fils de Dieu, à trouver le dernier membre du trio, le fait qu’il puisse faire des deux autres les complices dont il a besoin pour atteindre son but ne manque pas d’interroger. Ce constat ne fait que confirmer certaines paroles radicales dites auparavant par Jésus : Luc 11,23 ; Mat 16,23. A l’égard de Jésus, on ne peut être que dans deux postures, et cela, quels que soient le statut ou la fonction dont, par ailleurs, on puisse se prévaloir aux yeux des hommes : soit avec Lui, soit contre Lui ! Or, être avec Lui, c’est être avec Dieu ; être contre Lui n peut que conduire à être complice de Satan dans la rébellion séculaire qui l’anime depuis l’origine.

Que chacun de nous sache clairement dans quel camp il se trouve ! L’enjeu en est crucial !

jeudi 7 octobre 2010

Chapitre 21, versets 37 et 38

L’emploi du temps de Jésus :

Avant d’aborder le chapitre qui introduit les événements qui vont conduire à l’arrestation et au procès de Jésus, Luc nous fait part de ce qui, dans les dernières semaines de Sa vie, occupait Son temps. Le programme de Jésus se divisait en deux périodes au contenu égal :

1ère période : le jour

Désormais installé à Jérusalem, Jésus, dit Luc, passait Son temps dans le temple à enseigner tous ceux qui, nombreux, venaient L’écouter. Plus que le simple espace physique, Jésus s’accaparait pleinement et sans complexe le terrain spirituel. A Jérusalem, dans le temple, maison de Dieu, Il était, en tant que Seigneur, chez Lui et n’hésitait pas à le montrer. Faible plante d’extraction humble et modeste, Jésus termine ici, sur le plan humain, le parcours qui était le Sien en le menant à son plein aboutissement. Car c’est non seulement en tant qu’homme et prophète qu’Il va être rejeté, mais, selon ce que le prophète Malachie l’a annoncé, comme le Seigneur de l’alliance présent dans Son temple : Mal 3,1.

2ème période : la nuit

Si Jésus passait la journée dans le temple, il était la nuit sur le Mont des Oliviers. Au temps de sommeil, nul doute que Jésus y ajoutait, comme Il en avait l’habitude, des temps de prière : Luc 6,12. C’est là que, un soir, Judas, connaissant cette habitude, mènera les troupes de soldats envoyées par les responsables religieux pour L’arrêter : Luc 22,47. Bien que conscient du danger qui Le guettait, Jésus ne cherchera pas, comme le font souvent les dictateurs qui se sentent menacés, à s’y soustraire en changeant constamment les lieux où Il passe Ses nuits. Son refuge étant en Dieu, pourquoi et comment pourrait-Il fuir : Psaume 11,1.

mardi 5 octobre 2010

Chapitre 21, versets 28 à 36

V 28 à 36 : préparation :

Contrairement à la façon avec laquelle nous agissons parfois, il apparaît clairement ici que l’objectif de Jésus en révélant à Ses disciples ce qui va se produire dans l’avenir n’est ni de satisfaire leur curiosité, ni d’éveiller en eux le goût à la spéculation. La connaissance des prophéties liées aux faits historiques contemporains et futurs qui jalonneront le parcours des disciples jusqu’à Son retour devraient engendrer en eux deux types d’attitude :

1ère attitude : une attente de la rédemption marquée par l’encouragement que communique la certitude de l’espérance. Si le commencement de l’accomplissement des signes précurseurs de la venue en gloire du Seigneur verra une angoisse de plus en plus grande monter dans le monde, c’est l’effet inverse qu’il devra produire dans le cœur des disciples. Tels les bourgeons sur les figuiers, annonciateurs de la venue proche de l’été, le début de la réalisation des signes mentionnés par le Seigneur est pour les disciples un message qui a valeur de joie : le temps tant attendu, le temps de la délivrance promise est arrivé !

Notons que si certains des signes liés au temps de la venue en gloire du Seigneur appartiennent encore au futur, il faudra, conformément aux paroles de Jésus, moins d’une génération pour que se produise la prise de Jérusalem par les armées romaines conduites par Titus, conquête qui aboutira à la destruction du temple et l’exil des juifs dans toutes les nations du monde. L’accomplissement du signe donné par Jésus dans le délai prescrit est gage, comme Jésus le dit ici, de fiabilité quant à la réalisation de toutes Ses paroles pour l’avenir !

2ème attitude : une attitude de vigilance marquée par la discipline de la sobriété à l’égard des plaisirs de la chair et d’une foi pratique pour ce qui touche aux inquiétudes de la vie. Appelé à quitter ce monde pour le royaume de Dieu, le chrétien est appelé, contrairement à la femme de Loth, à garder son cœur le plus libre possible de toute attache qui le tiendrait amarrer à la terre. Vigilance et prière, comme Jésus le rappellera à Gethsémané, sont les seuls mots d’ordre qui conviennent : Matthieu 26,41.

Si, à la fin de ce chapitre, il nous reste quelque doute et incertitude quant à la pleine identification de l’époque à laquelle Jésus fait référence par ces signes, croyons qu’il y a là une volonté délibérée de Dieu. Le but de Dieu est clair : Il veut qu’à tout moment nous nous tenions prêts. Car si le jour du Seigneur surprendra le monde comme un voleur dans la nuit, tel ne doit pas être le cas pour les disciples. Le retour de Jésus, Sa venue en gloire dans Son règne doit être l’attente appelée à conditionner à chaque instant notre comportement. Que la perspective de Ta venue, Seigneur, soit l’élément qui, aujourd’hui, oriente tous mes actes et mes pensées !

lundi 4 octobre 2010

Chapitre 21, versets 5 à 27 (5)

5ème signe : des perturbations cosmiques : v 25 à 27

Pour la seconde fois dans le même discours : v 11, Jésus mentionne comme signe précurseur de Sa venue de puissants phénomènes se produisant, non seulement dans le système solaire, mais encore dans tout le cosmos. Les Evangiles, dans lesquels Jésus s’exprime, ne sont pas les seuls à faire référence à ces perturbations. Certains prophètes déjà, des siècles avant Jésus, en ont parlé :  Esaïe 13,10 ; 24,23 ; 30,26 ; Joël 3,3-4, l’Apocalypse, le dernier livre de la Bible apportant à ces prophéties leur validation dernière : Apoc 8,12 ; 16,8.

Si les signes précédant, touchant essentiellement Israël et les disciples, ont plutôt trait au témoignage de Jésus dans le monde, ce dernier signe élève le sujet à une hauteur d’une autre portée. Car c’est à la colère du Créateur que, de manière évidente, le monde doit faire face ici. Cette colère rappelle que si la vie sur la terre habitée est possible, celle-ci n’est due à l’origine qu’aux bons soins de Celui qui a aménagé son environnement. Soleil, lune et étoiles ont été faits à l’origine pour rendre possible la concrétisation du projet majeur de Dieu : la création de l’homme et de la femme à Son image : Genèse 1 et 2. Comme l’univers a été, à la création de l’humanité, la marque de la bienveillance de Dieu pour elle, les perturbations qui se produiront en lui à la fin des temps, seront le signe évident de Sa réprobation. Car, rappelons-nous en : si la terre a été donnée aux hommes, le ciel appartient à Dieu : Psaume 115,16. Dieu l’a fait pour un but, tout entier lié à notre existence. Aussi est-il évident que si le but pour lequel il a été créé ne peut plus être atteint, si grands soient-ils, les moyens mis en œuvre pour la réalisation du but deviennent eux-mêmes caduques. Les perturbations cosmiques que connaîtra le monde avant la venue en gloire du Seigneur (tempêtes solaires ?) sont le signe avant-coureur de sa destruction finale et inévitable, prélude nécessaire à la création d’un nouvel univers dans lequel le péché n’aura plus sa place : 2 Pierre 3,10 ; Apoc 21,1.

L’effet inévitable, dit Jésus, que produira dans l’humanité l’ébranlement des puissances célestes sera la terreur. Après des siècles de silence (quoi qu’Il n’ait cessé de parler), Dieu se rappellera aux bons souvenirs des hommes qui, soudain, seront globalement saisis par leur petitesse, leur impuissance et leur vulnérabilité. Les craquements de l’univers ne serviront pas juste à effrayer l’humanité. Ils seront comme le roulement de tambour du héraut annonçant la venue imminente du Roi.

Que Dieu nous donne, dans l’attente de la venue de ce jour, la grâce de continuer à être les témoins, même méprisés, de Celui qui vient !